Plusieurs mois ont passé et je suis toujours seul dans ma chambre. Remarque, cela ne me déplait pas, au moins je suis au calme. Mais parfois un peu de compagnie me ferait du bien.
Bref, c'est à croire que les responsables du pensionnat ont oublié que je me trouvais seul et qu'il faut être normalement deux par chambre. Je peux en profiter pour faire ce que je veux, je ne serais pas contrarier par les désirs contradictoires d'un autre élève. A moi la belle vie, la musique un peu fort, les réveils tards dans la matinée et la maxime: "fait ce que tu veux, fais ce que tu peux..."
Je suis un incorrigible paresseux. Enfin, je n'y peux rien, je suis né comme ça. C'est du moins mon prétexte favori.
Il faut dire que je n'ai pas eu de visites depuis bien longtemps, je suis surement l'un des plus discrets du pensionnat. Je n'aime pas trop me faire remarquer, cela tient de mon caractère. Je pourrais rester ici encore longtemps sans que la plupart m'ait remarqué. Comme une ombre je me faufile de jour comme de nuit, sans personne pour me remarquer, sans âme ressentant ma présence. Mais je ne refroidi par pour autant l'atmosphère, même si mon coeur d'apparence est parfois de glace. Simplement j'aime la tranquillité et je suis plus habitué à la solitude, même si parfois je déteste cela. Enfin, espérons que je sorte un peu de ce mutisme étouffant...
*Un peu de compagnie me ferait le plus grand bien...*
Enfin, pour le moment profitons-en. Ma retraite spirituelle risque de ne pas durer. Ils vont tôt ou tard s'apercevoir qu'il y a une place de libre dans ma chambre. Peut-être m'ont-ils laissé seul parce que je suis plus agé et par soucis que je sois plus tranquille pour aller travailler à la bibliothèque. J'avoue que certaines décisions prises au pensionnat me dépassent. Le directeur semble vouloir tout gérer ici, le problème c'est que ces adjoints ne sont pas très coordonnés et font un peu ce que bon leur semble. Enfin je ne vais pas commencer à critiquer la politique du pensionnat. J'ai bien d'autres préoccupations à régler...