Retour! [Libre]

Sous le sombre plafond étoilé du ciel, la mer s'étendait, calme et froide, agitée seulement par le remous incessant des vagues qui venaient frapper la plage en un doux clapotis. Au loin, sur le sable blanc, une silhouette se détache...Mais attendez! Que fait donc cette personne sur la plage à 2h du matin?! Zoom sur l'image...Réponse qui n'étonnes personne: Shamio! C'était à prévoir! Mais bon, la question est toujours là: Que fait-elle ici?? Pour cela, revenons un peu en arrière, dans le passé incertain...

*Début du flash-back*

Il est 10h du soir. Une jeune fille est allongée sur son lit dans une des innombrables chambres du Pensionnat. Par terre, une valise à moitié remplie (ou à moitié vide, c'est selon^^) attend avec patience qu'on veuille bien la décharger. En effet, ce pauvre bagage en question vient de subir un long voyage en compagnie d'une karatéka aux cheveux noir comme le jais, aux yeux émeraudes et, il faut l'avouer, aux dangereuses sautes d'humeur! Certes, l'Ecosse est un beau pays mais ça dépend avec qui!!

Mais revenons-en à notre karatéka. Pour l'instant, elle essaye de trouver le sommeil, les mains derrière la nuque et le regard perdu dans le plafond, uniformément blanc. Shamio réfléchit. Elle repense au séjour qu'elle vient de passer auprès de sa famille en Ecosse. Le voyage lui avait fait extrémement plaisir bien qu'il ait été un peu fatigant. Revoir ses proches et surtout sa mère qui lui manquait plus que tout l'avait remplie de joie. Mais au bout d'un mois et demi, la jeune fille avait soudain eu envie de rentrer au Pensionnat, de revoir ses anciens amis qu'elle avait laissé sans un mot, de reprendre sa vie là ouù elle l'avait laissée. Elle sentait qu'elle pourrait le faire à présent qu'elle avait pris du recul et avait réfléchi à tête reposée. Elle était donc revenue. Dés qu'elle avait passé le seuil du hall, elle s'était sentie chez elle. Et en poussant un soupir, elle s'était dirigée vers sa chambre sans croiser aucune connaissance mais beaucoup de visages nouveaux.

...23h...0h...1h...2h...Elle ne parvenait pas à trouver le sommeil malgré sa grande fatigue. Le décalage horaire, le trajet en avion puis dans les transport en commun, tout ça n'était pas de tout repos. Mais rien à faire. Soudain, elle se dit que la plage était la solution. Elle avait toujours puisé du réconfort dans la nature et la mer en particulier l'apaisait. Elle se leva donc, enfila un sweat et un bonnet noir par-dessus son pyjama, chaussa des baskets puis se dirigea vers la plage. Son allure ne la génait nullement, certaine qu'elle était de ne pas croiser âme qui vive à cette heure tardive. Elle espérait qu'une fois bercée pas les vagues, elle trouverait le sommeil qui la fuyait...

*Fin du flash-back*

A présent, Shamio était donc allongée, aussi à l'aise que dans son lit, les yeux fixés non pas sur un morne plafond blanc mais sur l'immensité du ciel au-dessus d'elle. Souvenirs et sentiments s'entrechoquaient dans sa tête, allant et venant au rythme des flots. Elle avait l'impression d'attendre. Qui? Quoi? Elle n'en savait rien. Avec ironie, elle se dit que la seule chose qui pouvait lui arriver, c'était un brusque orage qui la laisserait trempée jusqu'aux os ou une mort pur et simple par congelation. La deuxième hypothèse n'était d'ailleurs pas à exclure étant donné les frissons qui la secouaient. En effet, la brise s'était levée lui rappelant efficacement qu'on était encore en hiver. Elle tremblait presque dans son léger pyjama. En fermant les yeux, elle pensa avec amusement au spectacle qu'elle offrirait à un pauvre insomniaque s'il passait par là: avec son pyjama Bob l'éponge, son sweat et son bonnet, recrovillée sur elle-même sur le sable blanc de la plage à 2h du matin...

* De pire en pire, Keiji! *

Ce fut la première pensée de Keiji quand il vit le soleil descendre au loin. Il était arrivé cet après-midi au pensionnat et il n'avait toujours pas de chambre! Intelligent! Il aurait bien voulu en avoir une, mais il n'avait aucune idée où se trouvaietn ces fameux dortoirs... Il aurait peut-être du chercher mais il n'en avait pas très envie et en très peu de temps, il avait fait beaucoups de très bonnes rencontres, le temps est vite passé et maintenant, il trainait à 23h à... où aufaite ? Il était dans une ville, il voyait de grands immeubles mais il ne pourrait rentrer au pensionnat tant qu'il ne fera pas jour, l'obscurité mettait son sens de l'orrientation à dur épreuve et comme celui est, déjà à la base, super mauvais, il n'avait qu'une solution : trainé, attendre le lendemain et alors trouvé quelqu'un qui pourrait l'aidé! Sa montre indiquait 23h, piuouff, il n'était pas encore l'heure pour le soleil de se lever, d'ailleurs le ciel était tellement sombre aujourd'hui que même les lampadaires n'éclairaient pas assez.
Le pire dans tout cela est qu'il avait encore ses tendres et chers valises qui deplus, sont à roulettes! De quoi réveillé beaucoup de gens! Il du d'ailleurs éviter quelques pot de fleurs, chaussettes ou autre que les sympathiques habitants lui jettaient par la fenêtre. Bien sûr, certains étaient... comment dire ? ... plus pacifique : ils ne faisaient que l'insulter. Keiji qui avait pensé qu'ici les gens seraient plus gentils que dans son cher village natal il avait comme l'impressin de s'être trompé... Enfin non, il avait fait de super rencontre mais là, ce n'était pas vraiment la cas.... A peine venait-il d'arriver qu'une bonne dizaine de personnes dans ville le détestaient déjà... Mais bon, il faut aussi comprendre qu'entendre des roulettes à 23h n'étaient pas très gai, mais de là à jeter des choses par la fenêtre ou insulter Keiji... Keiji se dit qu'ils étaient peut-être tous sur les nerfs aujourd'hui, qu'il n'était pas arrivé au bon moment mais il préféra continuer d'avancer, puis trouver un endroit vide. Il prit soin de ne pas utiliser les roulettes de ses valises, de les prendres avec la main et il marcha... Combien de temps ? Il ne savait pas vraiment... Il était fatigué et marchait donc très lentement...
Après trois heures de marches, il trouva une plage. La mer... Le bruit des vagues se fracassant sur le sable. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait plus entendu. Il posa ses valises dans un coin, il ne savait pas vraiment où, de toute façon, personne ne voudrait volé des horribles valises comme les siennes et même si il ne savait pas exactement où il les avait posé, il les retrouverait bien... Il enleva ses chaussures et mis ses pieds dans l'eau. On ne pouvait pas dire qu'elle était chaude, loin de là, l'eau était tellement froide que cela réveilla Keiji d'un coup. Mais il préfèra comme même remettre ses chaussures et rester sur la sable. Il s'assit, pensant à Yukiko, la belle Yukiko qu'il avait laissé dans son village. Il ne l'avait quitté que depuis un jour et elle lui manquait atrocement. Pris dans ses pensées, il ne vut pas la vague un peu plus grosse que les autres qui vint s'écraser sur lui. Il avait maintenant très froid et était tout moulé. Il ne put s'empêcher de crier :

- P*tain de m*rde!! Fait chi*r!

Puis il remarqua qu'il n'était pas seul sur la plage, qu'une jeune fille était allongée non loin de là. Il piqua un fard, comme il l'avait fait cet après-midi, c'est-à-dire sans vraiment aucunes raisons...

Shamio ouvrit les yeux brusquement en entendant une voix masculine crier d'un ton exaspéré un flot de juron. Elle s'assit et tourna la tête avec surprise dans la direction du bruit. Elle vit alors un jeune homme d'à peu près son âge qu'elle ne se souvenait pas d'avoir déjà rencontré. Il se trouvait à quelques mètres d'elle et il était étrange qu'elle ne l'ait pas entendu plus tôt, elle avait sûrement dû (enfin!) s'assoupir...

Tiens, justement, on dirait que l'inconnu venait de l'apercevoir car il tourna la tête dans sa direction et sans pouvoir distinguer son visage, Shamio devina la question qui se peignait surement sur ses traits: Mais qu'est-ce qu'elle fait ici à cet heure??! Elle avait d'ailleurs envie de lui poser la même question. Elle le dévisagea un moment des pieds à la tête avec curiosité. Vêtements banals, il avait enlevé ses chaussures pour plonger ses pieds dans l'eau qui devait pourtant être atrocement froide. Elle eut un petit sourire amusé qui se transforma en grimace contrite quand elle se rappela qu'elle aussi ne devait pas être triste à voir avec ses habits dépareillés!

Avec imperceptible haussement d'épaules, la jeune fille se leva, épousseta son pantalon Bob l'éponge et avec toute la dignité possible, se dirigea vers le jeune homme. Arrivée à proximité, elle vit qu'il était tout trempé, ce devait être là la raison des jurons qui l'avaient éveillés. Après une courte hésitation, elle dit enfin sans pouvoir retenir un sourire amusé:

-Heu...Salut! Je peux t'aider...?

Au début, Keiji cru que la jeune fille ne l'avait pas remarqué, ce qui préférait vu l'état dans lequel il devait être. Mais cette idée lui sortit vite de la tête lorsqu'il vit qu'elle le regardait, le détaillent minuscieusement. Il rougit de plus belle. Si le simple fait de savoir qu'une fille l'avait entendu le rendait rouge, je vous laisse imaginé si cette fille le regarde quand il est dans un état les plus pitoyable.
Mais il perdit son rouge vif pour adopter un ton plus rosé lorsqu'il distinga mieux la fille, elle avait un pijama bob l'éponge, un sweat par dessus et un bonnet écrasait ses cheveux. Il soupira presque de soulagement. Mais il râlait encore plus sur lui, déjà qu'il avait prit une vague en pleine figure voila que sa grande timidité refaisait surface! Elle le tuerait un jour, il en était sur.
La jeune fille s'approcha et Keiji essaya de paraître décontracter et sans problème. Mais il était difficile de ne pas grelotter et même claquer des dents quand la mer froide vous a asperger. Il se laissa tomber dans le sable et essaya de remettre ses chaussure malgré qu'elles étaient tout autant mouillé et froide que lui-même. Il était tellement concentré sur cela qu'il en oublia la jeune fille et lorsqu'il entendit une voix, il fit un bond de trois metres.

- Salut...

Dit-il en ayant remarqué que c'était la jeune fille. Il devait avoir l'air encore plus ... bizzare! A cause de l'eau, le sable collait à sa peau et il n'avait réussi qu'a mettre qu'une chaussure.

- Bah... Euh... T'aurais pas un essui ?

Demanda-t-il en bégayant.

Shamio regarda le jeune homme se démener pour tenter ( en vain) d'enfiler ses chaussures. Quand elle lui adressa la parole, il sursauta, accentuant son sourire amusé. Il lui demanda alors d'un ton bégayant si elle avait un essui. Ce fut trop pour la jeune fille qui se retenait de rire depuis le début. Elle sortit un mouchoir de sa poche et le lui tendit tout en riant. Quand elle se maitrisa un peu, elle s'excusa auprès du jeune homme qui devait surement la prendre pour une folle:

-Je suis désolée! J'ai essayé de me retenir mais en te voyant sursauté à moitié déchaussé, je n'ai pas pû...C'était trop marrant!...

Elle avait encore un grand sourire en disant ça mais elle se reprit pour ne pas le vexer et se laissa tomber sur le sable à ses côtés sans plus de cérémonie. Puis elle se passa une main sur le front et demanda en se tournant vers son interlocuteur, la mine interrogative:

-Sans vouloir paraître indiscrète, qu'est-ce que tu fais sur la plage à 2h du matin?? Tu viens du pensionnat? Je ne t'ai jamais vu alors...?

En disant ces mots, Shamio se dit qu'elle était vraiment cinglée! Imaginez un peu que le type soit un tueur psychopathe elle aurait l'air belle à faire de la causette avec son (éventuel) assasin! Elle haussa légérement les épaules avec fatalisme. Si le type était fou, elle avait aucune chance de s'enfuir de toute façon! Donc, mieux valait penser qu'il était en l'entière possession de ses capacités mentales, c'était moins effrayant!

Keiji remarqua que ça question était des plus stupide, il est vrai que tout le monde se balladait avec des essuis sur eux! Il devait vraiment être... innoubliable mais dans le mauvais sens du therme! Il en eut confirmation quand la jeune fille ne put s'empêcher de rire. Au début, il fut un peu vexer mais sil se rendit compte que il aurait aussi rit si voyait quelqu'un dans le même cas que lui, alors, aussi bizzarement que celui puisse paraître, il se mit à rire avec la jeune fille qui lui tendit un mouchoir.

- Oh, ce n'est pas grave! Je ne dois surrement pas être à mon avantage, ici et maintenant!

Il s'ésuya le visage avec le petit mouchoir mais il ne put faire plus. comment se sêcher avec un petit bout de papier ? Enfin, il n'avait déjà plus de sel dans les yeux. C'est un avancement. La jeune fille s'assit à côté de lui, ça ne le dérangeait pas, il se voyait mal passer le restant de la nuit, mouillé et seul.

- Oui je viens du pensionnat! Normal que tu m'aies jamais vu, je suis arrivé de puis peu, tellement peu que je n'ai même pas de chambre... Et toi? Tu es aussi sur une plage à deux heures du matin!

Dit-il en laissant tomber ses chaussures et en s'affalent sur le sable.

Shamio apprécia intérieurement l'auto-dérision dont faisait preuve son compagnon. Au moins, il n'était pas orgueilleux! Et ce qui ne gachait rien, il n'avait pas la tête d'un psychopathe!! Donc, tout allait pour le mieux...

La jeune fille se détendit tandis que son inetrlocuteur prenait ses aises et lui retournait sa question, ce qu'elle trouvait tout à fait légitime.

Mais qu'allait-elle lui dire? Qu'elle avait voulu partir du pensionnat, avait fait un long voyage en Ecosse, était revenue au bout d'un lap de temps (cet après-midi même) et que, ne pouvant dormir, elle était venue chercher du réconfort dans la mer???! A tous les coups, le type serait endormi quand elle aurait fini son histoire à moins qu'il ne soit assez sensé pour s'enfuir le plus loin possible avant la fin!! Et puis, elle n'avait pas envie qu'il croie que le Pensionnat était si ennuyant qu'on avait envie de le quitter. A force, elle commençait à le considérer comme sa maison et qui serait d'accord à ce que l'on dise du mal de sa demeure?

Avec une moue indécise, elle se borna donc à répondre:

-Je n'arrivais pas à dormir. Comme la mer m'a toujours calmé, je suis donc venue...Ce qui explique ma tenue un peu...heu...déplacée...

Elle clotura sa réponse par un grand sourire avant d'enchaîner, sa curiosité légendaire reprenant le dessus (d'ailleurs elle se demandait même comment elle n'avait pas fait plus tôt son apparition!), par une question:

-Dis à part ça, tu t'appelles...? Moi, je suis Shamio et ça va faire bientôt un an que je suis là...