Ce soir là, les ruelles étaient sombres et tristes, comme toute ruelle qui se respecte, quoi ne plus normal ! Mais ce soir là, elle étaient terrifiantes, plus que jamais. Il n'y avait personne, pas même un chat ou autre bestiole qui chercherait quelques nourritures dans les poubelles.
Mais Shamiko n'avait pas peur, vu qu'elle ne ressentait d'autre sentiment que de la tristesse. Une tristesse profonde et destructrice. Elle ne pouvait la refouler ni supporter.
La jeune fille marchait, lentement. Elle ne fesait que suivre ses pieds où ils décideraient de la mener. Shamiko avait les yeux mi-clos, ses longs cheveux bouclés et blonds lui tombant derrière le dos, quelques boucles rebelles devant les yeux. Derrière ses boucles se cachait une jeune fille redevenue une enfant qui pleurait.
Elle tripotait sa robe noire d'un geste répétitif et rapide. Elle se retrouva dans un impasse et , face au mur du fond, s'assit, sans rien dire, attendant un événement imminent pour partir.
Rien ne bougeait, sauf sa main. Elle ne fesait rien, ne pensait à rien, mais elle pleurait pour libérer son chagrin trop longtemps enfoui au plus profond d'elle même.
Un vent doux soufflait à peine dans les ruelles ce qui rendait le froid de ce soir là encore plus insupportable. Shamiko se recroquevilla sur elle même allongée sur le sol, attendant impatiemment le lendemain, le jours. 10h00 exactement. L'heure de son rendez-vous pour l'avortement. Elle serrait ses genoux contre elle, comme si elle voulaitétouffer un enfant invisible qui, pourant, commençait à grandir en elle, sans que l'on le remarque.
Elle passa sa maint des ses cheveux, levant ses yeux embués de larmes vers une silouhette noire qui s'approchait. Elle se recroquevilla un peu plus dans son coin, de peur, elle ne voulait pas subir d'autres violences, après tout, elle avait assez souffert.