Coucher du soleil sur le toit...

[topik un peu vieux, mais bon... ^^]

" - Oui, Tokyo est une ville magnifique...

Daidara, cédant à une sorte de rituel, était monté sur le toit du Pensionnat, comme à son habitude, pour assister à ce coucher de soleil dont il ne se lassait pas. Deux semaines qu'il était ici, et deux semaines qu'il venait ici chaque soir, seul, admirant ce spectacle. Tokyo avait beau être une grande méglopole, une ville énorme et polluée, comme Kyoto, ce n'était pas dans le Kansai qu'on pouvait trouver de tels paysages, il fallait bien l'avouer... Le regard embrassait les alentours, passant des grandes forêts de l'Ouest à une mer qui s'étendait à perte de vue, direction le Nord.

Le visage et les yeux éclairés par la lueur rougeoyante du soleil couchant, Daidara s'avança sur le toit et s'accouda à la rambarde juste à côté de la jeune fille, le regard perdu devant lui et le sourire aux lèvres.

" - C'est magnifique, n'est-ce pas??...

Le jeune homme tourna son visage vers celui de Shamio et son sourire s'accentua encore. Elle était si proche, encore une fois, que son coeur fit de belles embardées dans sa poitrine. Décidément, il allait bien falloir qu'il accepte au fond de lui-même qu'il éprouvait plus qu'une simple amitié, aussi forte soit-elle, pour la jeune Karatéka... Mais jusqu'à présent, il s'était défendu de telles pensées et de tels sentiements, n'osant pas se l'avouer à lui-même...

[Tu parles qu'il est vieux ce topic! C'est un de mes premiers et je l'avait même carrément oublié^^]

Shamio, perdues dans les pensées dans lesquelles la plongeait la vue superbe, n'entendit pas le jeune homme approcher. Son esprit dérivait. C'était si reposant de se tenir là, si proche du ciel teinté de couleurs flamboyantes, et de contempler le paysage qui s'étendait en contrebas. D'une certaine façon, elle en tirait du réconfort.

La douce brise soulevant ses cheveux et les derniers chants que faisaient entendre les oiseaux avant le crépuscule, tout ça était également un peu triste. Est-ce que la beauté et la tristesse sont souvent liées? Elle n'en savait rien. Elle n'était pas philosophe et ne comptait pas le devenir un jour. Pourtant, c'était assez troublant. La beauté triste du soleil couchant. Le crépuscule, c'était un peu comme un adieu. D'autres pourraient dire que c'est la promesse d'un lendemain. Encore une fois, elle n'en savait rien et ne tenait pas à le savoir. Après tout, les choses auréolées de mystère étaient toujours les plus belles...

La jeune fille eut un soupir exaspéré. S'il y avait bien une chose qui était épuisante, c'était ses pensées! Même une vue qui était faites juste pour être regardée, sans réfléchir, sans...rien. Eh bien, non! Impossible! Elle était obligée de tout analyser! Ca en devenait pathétique, à force.

Alors qu'elle en était là dans ses pensées embrouillées (pour ne pas changer^^), elle entendit soudain derrière-elle une voix qui faisait remarquer que Tokyo était une ville magnifique. N'importe quelle voix? Noon! C'était ...Lui. Sans même se retourner, elle l'avait reconnu. Qui d'autre pouvait avoir une voix si profonde, chaleureuse comme...comme une chaude nuit d'été...HEIN??? Mais qu'est-ce qu'elle racontait encore?! Ce n'était pas possible! Il y a juste un instant, elle se sermonnait à propos de cette poésie ridicule, cette philosophie idiote, et voilà qu'elle s'y remettait. Finalement, quand on disait que les femmes étaient trop sentimentales, elle voyait ce qu'on voulait dire!

Pendant son bref monologue intérieur, Daidara (car c'était bien lui^^) s'était accoudé à ses côtés. Autant préciser que cette proximité n'était pas vraiment le remède à ses pensées déjà dramatiquement confuses! Au contraire, son coeur s'emballa à nouveau. Et lorsque le jeune homme se tourna vers elle, un petit sourire aux lèvres, elle ne put que remarquer, pour la centième fois au moins, la beauté de son visage! Surtout, ses yeux dans lesquelles se reflétaient les lueurs du coucher de soleil.

Shamio essaya avec un semblant de succès de réduire son rythme cardiaque. Puis, elle rendit son sourire au jeune homme en priant pour que son trouble soit masqué par les vives couleurs de l'astre qui déclinait à l'horizon.

Ensuite, la jeune fille se demanda la raison de sa présence ici. Non qu'elle s'en plaignait, loin de là! Mais bon. Elle lui dit donc en se tournant vers lui, toujours en souriant:

-Je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un vienne sur le toit maintenant. Est-ce que tu viens souvent ici?



[Excuse le côté un peu "philo" de mon post. J'étais inspirée^^! Et encore, estime-toi heureux! J'ai failli te faire le coup de "Et la jeune fille s'évanouit, glissa par-dessus la rambarde et ne dut son salut qu'au courageux Daidara...", puis après je me suis dit que ça faisait trop mélodrame...J'espère que tu ne m'en veux pas?? :p]

[Bah, ça ne me dérange pas si tu utilises le RP pour faire le brouillon de tes dissert's, ça m'arrive aussi! xD. Meuh noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon , je ne t'en veux pas !^^. Par contre, ne m'en veux pas si je ne fais pas aussi long que toi, j'ai pas vraiment le temps. ^^]


Les yeux violets de Daidara s'étaient une fois de plus tournés vers le paysage. Même si la vue de Shamio valait cent fois tous les plus beaux couchers de soleil du monde, il avait préféré détourner ses yeux de ce visage magnifique, sous l'impulsion de son coeur.

La jeune fille, elle, lui demanda tranquillement s'il venait souvent ici, avec ce sourire si charmant et qui le troublait tant. Une petite pointe de mélancolie perça dans sa voix lorsqu'il répondit, à mi-voix :

" - Oui... Tous les jours depuis mon arrivée au Pensionnat... Quand j'étais encore dans le Kansai, c'était devenu un rituel pour Setsuna et moi...

Encore une fois, il avait évoqué Setsuna. Ou du moins son souvenir. Les yeux de Daidara se ternirent légèrement, avant qu'il ne reprenne ses esprits en secouant sa tête et en retrouvant le sourire.

" - Bah, oublie ce que je viens de dire... ... Et toi, alors, tu viens souvent ici???

Comme pour l'achever dans sa tristesse passagère, une pensée fusa dans la tête de Daidara, alors qu'il la contemplait, une fois de plus. Une fille si belle et si gentille avait déjà, obligatoirement, un garçon dans sa vie. L'air décontracté qu'affichait Shamio le conforta dans cette idée. Elle était parfaitement naturelle, alors que lui.. Obligé de se calmer à chaque sourire qu'elle lui adressait. Et dire qu'il s'était fait des idées... Quel idiot.

[Pas grave! Tu te rattraperas au prochain post! (T'as interêt^^)]

Shamio remarqua la tristesse passagère qu'afficha le jeune homme en déclarant qu'il venait tous les jours sur le toit. D'après le peu qu'il avait laissé échappé, elle avait compris que c'était une sorte de promesse faite avec une personne du nom de Setsuna. Elle ne lui posa pas de questions, voyant qu'il ne désirait pas s'étendre sur le sujet. Pourtant, elle demeura perplexe. Setsuna...Etait-ce un prénom de fille? Sa petite amie peut-être...Et à voir sa tristesse lorsqu'il l'avait évoquée, elle se doutait qu'il devait lui être très attaché. Malgré elle, la jeune fille ressentit un pincement au coeur à cette pensée. Elle essaya de refouler ce regret de toute ses forces. Elle ne voulait pas s'avouer ses sentiments. Elle persistait à considérer Daidara comme un simple ami. Ce n'était pas que ça lui plaisait de se mentir à elle-même, elle n'en avait pas l'habitude. Mais, elle craignait de ne pouvoir se montrer à la hauteur...

Depuis son entrée au pensionnat, la jeune fille avait eu beaucoup de contacts avec des garçons beaux, sympas, marrants. Certains étaient de bons amis, d'autres n'étaient que des flirts sans importance. Elle ne s'était jamais engagée réellement avec aucun d'entre eux. Et ce depuis Sasuke...Son souvenirs lui était encore douleureux et la seule personne avec qui elle en avait parlé était Sakuya. Toujours est-il, quand elle expliquait aux jeunes hommes qu'elle n'était pas prète pour une relation durable, beaucoup s'étaient emportés ou étaient partis loin d'elle. Elle s'était sentie désolée pour eux mais elle savait qu'elle avait bien fait. En effet, elle se refusait de leur mentir, leur affirmer qu'elle les aimait pour les ensuite les délaisser une semaine plus tard! Ce n'était pas son genre.

Pourtant, avec Daidara, c'était...différent. Elle ne pouvait encore affronter ses sentiments et pour cette raison, elle préférait les fuir. Elle se rassurait en se convainquant que le jeune homme n'éprouvait surement pour elle que de la sympathie, de l'amitié tout au plus. Mais, de...l'amour? Elle en doutait. Cette pensée était un peu douleureuse. Elle voyait qu'elle commençait à s'attacher au jeune homme. Depuis leur rencontre, son visage lui revenait souvent et pas seulement dans ses rèves...

Il était donc urgent de prendre de la distance par rapport à lui. Elle s'en rendait compte avec tristesse. Jamais elle ne pourrait supporter une douleureuse histoire comme avec Sasuke. Mais elle savait aussi que plus elle se rapprochait du jeune homme plus un quelconque refus serait difficile. Tout ça était si confus en soi! Elle préféra donc revenir à sa conversation et oublier ces pensées tristes...

Tiens, justement Daidara lui posait une question à propos de sa venue ici. Elle détourna son regard de ses yeux violets qui menaçaient de l'emprisonner dans leur profondeur et les reporta sur le paysage. Elle remarqua que le soleil était bientôt couché à présent. On ne voyait plus de lui qu'une tache rouge qui disparaissait à l'horizon. Quand elle répondit, ce fut en toute simplicité avec un sourire songeur:

-Eh bien, j'aime bien la vue que l'on a d'ici. Et le coucher du soleil est si beau!

Elle ajouta avec une grimace, les yeux rieurs:

-Pour être sincère, il faut dire que je m'ennuyais aussi alors j'ai décidé de monter. Et voilà, tu connais toute l'histoire!^^

[roh, c’est boooooon… je vais essayer… ^^]

Non, il n’aurait pas du évoquer le nom de Setsuna. Maintenant, il n’arrivait à se défaire de ce visage, de cette voix et de ce sourire, qui flottaient devant lui, dans une sorte de semi-conscience éveillée. De longs cheveux noirs, raides, flottant dans le vent du Kansai. Une jeune fille, assez grande et fine, en uniforme de lycéenne, petite jupe et chemisier, qui sourit. Le rire de cette jeune fille, qui s’élève dans la nuit. De grands yeux noirs et d’une douceur rassurante, qui le dévisagent. Une belle figure, rêveuse, aux traits fins. Setsuna…

Depuis qu’il est arrivé au Pensionnat, il a toujours rejeté ses souvenirs, rejeté son passé, comme une chose répugnante, le fuyant désespérément. Mais on ne peut pas vraiment fuir son passé. Tôt ou tard, il vous rattrape. Daidara le savait, mais il avait tenté de repousser ce moment, de le repousser le plus possible. Les vagues de la mélancolie le submergèrent, balayant la mince barrière de sa volonté. Son passé revint à la surface…

Des suites de pensées confuses, s’imposant à son esprit par flashes soudains… Son esprit malmené, submergé. Des visages se succèdent devant ses yeux, souriants, sombres, sérieux, amusés… Tout le gang de Yakuza défile, ainsi que ses parents, ses cousins, son demi-frère et Setsuna, bien sûr...

Ses parents, avec leur éducation bourgeoise à souhait. Au fond, il ne leur en veut pas. Ils ne voulaient pas qu’il « tourne » comme son demi-frère, Aurion, qui est en prison, pour vol d’œuvres d’art célèbres. L’admiration qu’il vous à son frère, cette idole, d’une habilité sans pareille. Aurion, qui à 9 ans, prévient la police en leur donnant rendez-vous au lieu de son futur recel, à l’heure précise. Pour mieux les ridiculiser en dérobant l’œuvre d’art sous leur nez. Aurion, le rebelle, toujours beau gosse, drôle et gentil. Aurion, qui à 10 ans, coupe les ponts avec ses parents, en lui donnant rendez-vous à Tokyo, dans un grand Pensionnat où il ira. L’annonce de la capture de son frère. Son incrédulité, d’abord, puis son espoir. Aurion est un génie, un vrai, il y croit dur comme fer, et même avec les mains liées dans le dos, il s’évaderait de cette prison. Après tout, il n’avait jamais supporté être enfermé.

Lui, qui à son tour, se rebelle contre cette éducation. Coupe les ponts à son tour, avec cette famille qu’il finira par haïr, étant gamin. Il suit l’exemple de son frère, et s’en va à 10 ans. Ses capacités physiques, qui intéressent des Yakuzas qu’il croisera dans un de ses pérégrinations nocturnes dans Kyoto. Son entrée dans le Gang. Ses nouveaux amis…

Ses « compagnons d’arme », comme il les appelait à son époque de Furyô. Et eux, qui se croyaient toujours obligés de le protéger, sous prétexte qu’il était le plus petit du gang. La visite dans le Kansai de ses deux cousins, Sora, la légende vivante, et Neji, avec son sourire et sa gouaille communicative… Deux Shinobis, extrêmement forts… La ressemblance frappante entre Sora et lui, tant sur le point physique que mental. Sans même les avoir connus avant, il devient très vite leur ami, et eux, l’entraînent. Sa progression fulgurante. Le respect des autres du gang, qu’il lit dans leurs yeux. Son orgueil à cette époque. La sensation que rien ne lui résiste… Et puis, le départ soudain de ses cousins. La tristesse, et la promesse de se revoir un jour. La vie qui continue. La blessure, très sérieuse, qui le plongera dans le coma. Le retour à la vie. Un vrai miracle…

Trois ans plus tard, il a presque 14 ans alors, la lettre. La lettre, annonce de malheur. Sora est mort, après un an de captivité et de torture. Son replis sur soi. Sa tristesse. Sa rage. Sa rage, son envie de retrouver les meurtriers de son cousin. Sa détermination, aussi, son entraînement acharné, sans limites, jour et nuit. Son acharnement dans les combats, sa manière de combattre, de plus en plus efficace. La rencontre de Setsuna, qui le sortira de l’enfer…

Setsuna, qu’il sauva d’une bande de violeurs d’un Gang adverse. Leur première rencontre, brève. Un regard, peut-être une esquisse de sourire, juste avant qu’il ne retourne dans les ténèbres de Kyoto la grande. Comment il la retrouva. Les jours qu’il passa avec elle…

La voix de Shamio le tira de ses pensées. Ses yeux étaient perdus dans le vague, à fixer des choses intangibles et invisibles, purs produits d’une pensée délirante. Le jeune homme s’accrocha à cette voix désespérément, pour émerger de ses souvenirs, dangereux rappels du passé. Oui, décidément, mieux valait oublier… La réalité était mille fois plus agréable. Quoi que… ce n’était pas si sûr. Sans vraiment savoir pourquoi, Daidara sentait que sa vie allait très vite se compliquer. Il avait vécu en paix, ou presque, depuis son arrivée au Pensionnat, avait fait des rencontres agréables, voire beaucoup plus, et avait pris pas mal de bon temps… Ca ne pouvait durer. Autant de bonnes choses en si peu de temps, était souvent annonciateur de malheur très prochain. La vie lui avait appris au moins ceci : rien n’est gratuit. Tout ce qu’il ne souffrait pas maintenant, il le souffrirait plus tard. Logique, en somme.

Sentant qu’il sombrait dans des pensées légèrement trop sombres à son goût, le jeune homme secoua vivement la tête, comme pour les en chasser. Un geste devenu habituel, depuis quelques temps. Quelques temps ?? Il pouvait être plus précis… Depuis une certaine rencontre avec une certaine fille dans un certain dojo... (^^). D’un bond souple, Daidara sauta sur la rambarde, comme à son habitude, bravant le vide avec indifférence. Il n’était pas vraiment sujet au vertige… Avec un soupir, il dirigea son regard vers le visage de Shamio, qui contemplait la fin du coucher de soleil. Un léger sourire pensif s’esquissa sur ses lèvres, illuminant son visage aux traits rêveurs, le visage du vrai Daidara, sous le masque d’humour, de sourire et de bonne humeur. Un jeune homme timide, rêveur, doux et attentionné… Personne ne le connaît tel qu’il est réellement… Depuis toujours, il « fait semblant ».

En contemplant ce visage qu’il chérissait tant, autant l’avouer, il ne put s’empêcher de penser que la meilleure chose qui lui était arrivée dans ce Pensionnat, c’était bien de l’avoir rencontrée… Maintenant qu’il la connaissait, autant dire qu’il n’imaginait pas sa vie sans elle. Elle peuplait ses rêves, son esprit. Comment pouvait-il continuer à penser que ce n’était qu’une amie ?? Refuser d’être franc avec lui-même et ses sentiments commençait à le mettre mal à l’aise. D’ailleurs, refuser d’être franc avec les autres lui pesait tout autant…

C’est pourquoi il ne confectionna pas son masque de bonne humeur factice une nouvelle fois, et c’est d’une voix plus rêveuse, empreinte d’une certaine mélancolie distante, qu’il répondit en plantant ses mains dans les poches de son jean noir à la jeune fille, déviant ses yeux :

« - C’est vrai qu’ici, la vue est splendide... Et le coucher de soleil l’est tout autant… Dis-moi, tu es déjà allée dans le Kansai ??


[je me suis rattrapé! xD]

[Et comment mon cher! Au-delà de toutes mes espérances!...Bon, ok, je vais parler normalement...Hum, en un mot: Continue^^]

Shamio avait remarqué le sourire pensif et l'air réveur qu'avait pris le visage de Daidara après un moment. Il devait surement penser à des tas de choses lui aussi. Peut-être à cette fameuse Setsuna...Elle éprouvait pour cette inconnue un vif interêt mélé, il faut le reconnaître, d'une pincée de jalousie. Pourtant, elle ne reconnaissait pas, même au fond elle, ce sentiment peu reluisant. Elle préférait se persuader que son interêt pour la jeune fille en question venait simplement du fait qu'elle voulait savoir quel genre de filles pouvait aimer son interlocuteur...

La jeune karatéka (pour reprendre tes expressions^^) n'était pas d'un naturel jaloux ou mesquin. Bien sûr, ses sarcasmes étaient quelquefois mal pris par certaines personnes. De même que sa franchise parfois assez...comment dire...franche! C'était justement ce dernier trait de son caractère qui l'obligeait à se questionner à propos de ses sentiments. Elle se rendait compte, avec nervosité, qu'il ne servait à rien de feindre la confusion, il valait mieux affronter ses pensées ou plutôt...son coeur.

Alors qu'elle se tenait ce discours en elle-même, elle réalisa qu'elle n'était pas encore prête à assumer pleinement la vérité. Et comme toujours dans ces cas-là, elle rejeta donc en bloc toutes les pensées qui l'assaillaient, se rassurant avec le fait qu'elle aurait tout le temps d'y penser à tête reposée un peu plus tard...

Elle secoua la tête discrétement, geste familier pour clarifier son esprit généralement embrouillé. Elle regardait toujours le paysage mais vit du coin de l'oeil Daidara esquisser le même mouvement. Elle retint un sourire amusé. Au moins, il n'y avait pas qu'elle qui se débattait dans le dédale impossible de ses pensées!

Soudain, elle vit le jeune homme sauter sur la rambarde, ne laissant plus aucune barrière entre lui et le vide qui s'étendait à ses pieds. La jeune fille retint un cri d'avertissement et se mordit la lèvre. Mais voyant l'indifférence du jeune homme face à ses prouesses, elle se rasséréna. Il avait peut-être l'habitude de faire ça. Qui sait?

C'est alors que le jeune homme se tourna vers elle, les mains dans les poches pour lui demander si elle connaissait le Kansai. Elle vit que son visage n'était pas comme d'habitude. Il était plus...Rèveur? Mélancolique? Nostalgique? Un peu de tout ça à la fois sans doute. Mais cela ne gâchait pas sa beauté naturelle. Au contraire, elle trouvait que ça lui donnait l'air plus doux, plus accessible en un sens.

Elle répondit avec sa curiosité légendaire (XD^^) en le regardant:

-Le Kansai?? Euh...Non...C'est là que tu habitais avant??

Son interêt se justifiait par le fait qu'elle ne connaissait rien du jeune homme, ou du moins de son passé. A la réfléxion, lui aussi ne connaissait rien du sien...Bah, après tout, son passé n'était pas si extraordinaire même si...Mais elle se refusait de penser à ça. Déjà que Daidara avait l'air triste, si elle s'y mettait aussi...! Non, autant garder des idées plutôt joyeuses et écarter celles qui l'étaient moins. Un jour, peut-être quand elle sesentirais d'humeur nostalgique, elle y repenserait mais pas maintenant, pas en si bonne compagnie....

[Comme tu vois, je suis loin de faire les 87 lignes ^^! Tout le monde n'est pas fou (heureusement)....XD]

[roh, c’est bon, arrête sinan j’en fais un autre, pareil. xD]

Comme s’il avait l’intention de compléter la vue du paysage, magnifique, une légère brise, tiède, se leva. Au loin, le coucher de soleil semblait s’éterniser, s’étirer dans le temps, et on aurait pu croire qu’il n’aurait pas de fin. Les derniers rayons teintaient d’une légère couleur - hésitant entre l’or et le pourpre – tout ce qu’ils touchaient. L’eau de la mer, assez calme ce soir-ci, ondoyait au ralenti. A l’Ouest, les cimes des hauts arbres de la forêt étaient agités d’un léger mouvement de balancier. Le temps semblait être comme suspendu. Un léger sourire rêveur, à peine esquissé, se dessina sur le coin des lèvres du jeune homme. Il ferma les yeux, respirant à plein poumon l’air parfumé par l’agréable odeur iodée venue de la mer, et portée par le vent.

La voix de Shamio brisa le silence qui s’était brièvement installé. Toujours cette voix, douce, emplie d’une curiosité presque gamine. Une belle voix, qui entrait en harmonie avec la situation présente, et le paysage du Kantô sous le coucher de soleil. Suivant un itinéraire logique, les pensées de Daidara dérivèrent rapidement du côté de la charmante propriétaire de cette voix, pour changer (<= ton ironique. xD). Il n’ouvrit pas ses yeux, et se contenta de hocher la tête en réponse à la question qui lui était posée. Une affirmation qu’il appuya de ces mots :

« - Oui… j’ai habité à Kyoto, puis j’ai quitté la ville pour loger dans les montagnes… C’est vraiment magnifique, pour toute personne pouvant être à l’écoute de la nature…

Parler de sa région natale faisait revenir la grande et dangereuse vague des souvenirs, qu’il chassa rapidement, ne voulant pas s’embrouiller les pensées inutilement. Le jeune homme rouvrit les yeux, et les dirigea vers Shamio, un peu plus bas que lui. Il la regarda rapidement, avant d’ajouter à son intention en détournant la tête, avec ce sourire pensif qui revint s’installer sur ses lèvres :

« - Un jour, on ira ensembles… Je te ferai découvrir la région, et je suis sûr que tu aimeras… Enfin, si tu es d’accord, bien sûr… ^^.

Au moment où il prononçait ces mots, Daidara pensa qu’il valait mieux qu’il ne cache rien à la jeune fille. Devait-il lui parler de son départ de Tokyo ? Il allait bien être obligé de lui en parler un jour ou l’autre. Jusqu’ici, il n’avait pas voulu le faire, préférant toujours remettre ça à plu tard. Mais à force de remettre ça à plus tard, il en était venu à la veille de son départ, sans avoir même pu lui en parler. Peut-être parce qu’il savait que lui-même regretterait ce départ. Au fond de lui, il voulait revoir son pays. Mais il savait aussi qu’il aurait du mal à partir du Pensionnat. Il n’y était que depuis un mois, mais s’était fortement attaché à l’endroit et à ses amis. Haku, Jas, Kakashi, Mitsuki, Kayaka, Maguy, et surtout Keith… Shamio…

Le sourire de Daidara s’évanouit sur son visage aux traits pensifs. Subitement nerveux, il jeta un coup d’œil à la jeune fille à ses côtés. Elle regardait droit devant elle, les yeux perdus dans le vague elle aussi. Son regard violet se perdit un instant dans la contemplation de son visage. Ses traits fins et bien dessinés, la courbe de ses lèvres, les souples mèches de cheveux noirs qui lui tombaient sur le visage, et bien sûr, ses yeux. Sentant que ses pensées dérivaient rapidement vers le pur fantasme, il détourna la tête et continua à parler naturellement, comme si de rien n’était :

« - C’est un endroit beaucoup plus… sauvage qu’ici. La nature est plus présente, c’est moins bétonné. Il y a plus de relief, aussi, avec beaucoup de montagnes. Sur leurs versants, perdu au milieu de la forêt, on trouve les plus grandes écoles d’arts martiaux du Japon. Il y a même quelques légendes comme quoi seuls les plus purs peuvent les trouver… ^^

Il avait prononcé ces derniers mots avec une pointe d’amusement dans la voix. Beaucoup de personnes croyaient à de telles légendes. Lui, il n’était pas vraiment du genre superstitieux… Ses cousins non plus d’ailleurs, même si l’un deux, Sora, était un des Maîtres de ces Dojos, celui de l’école Shinmei. Daidara enchaîna en prenant une discrète mais néanmoins grande inspiration.

« - D’ailleurs, dans quelques jours, je quitte le Pensionnat et retourne dans le Kansai… [/color ]

Contrairement à ce qu’il avait imaginé, prononcer ces mots n’avait pas été si compliqué que ça… D’ailleurs, en y repensant, pourquoi avait-il bien pu croire que cela serait dur à dire ?? Après tout, cela ne devrait pas déranger la jeune fille plus que ça. Ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps… Avec une pointe d’ironie mêlée d’amertume, il songea qu’il s’était encore fait des idées. Pathétique, décidément, il était vraiment pathétique. Oui, ce n’était pas plus mal que de quitter le Pensionnat pour son Kansai natal. Peut-être cela lui ferait-il oublier certaines personnes qui avaient trop d’influences sur lui et son comportement… ou même ses sentiments…

[color=red] « - Sincèrement désolé pour ton entraînement…

Ses yeux restaient fixés sur les derniers éclats du soleil mourant, refusant obstinément à regarder la jeune fille. Ne pas lire de déception dans son regard, ou même de mépris… Elle avait tant compté sur lui pour cet entraînement, et lui, tout ce qu’il trouvait à faire, c’était partir…

Non, il ne voulait pas voir sa réaction, quelle qu’elle soit. Enfin, si elle en avait une…

[et voilààààààà ! xD. Je suis fou… ]

[ ...<= bouche bée devant tant de...heu...folie?? xD]

Shamio écoutait en silence le jeune homme raconter sa vie dans son Kansaï natal. Sa description des lieux était si vivante que la jeune fille avait l'impression d'y être déjà allé, d'avoir contemplé ces montagnes et ces forêts avec un emerveillement semblable à celui de son interlocuteur. Les yeux perdus dans le paysage où, doucement, s'étirait les ombres mystérieuses de la nuit, elle sourit face à ce cadre enchanteur.

Quand Daidara déclara avec un sourire doux et pensif qu'un jour ils découvrairaient cette région ensemble, elle tourna vivement la tête vers lui comme pour voir s'il ne plaisantait pas. Non. Il avait l'air sérieux. Son visage se découpait nettement sur le ciel et il lui sembla que jamais il n'avait paru si beau qu'en cet instant. Art du contraste, chef d'oeuvre de force et de douceur.

Elle répondit avec un sourire en levant la tête vers lui:

-Eh bien, moi ça me ferait vraiment plaisir! J'espère qu'on pourra faire bientôt ce voyage...

Prise par une impulsion, elle ajouta très très doucement en regardant à nouveau le paysage:

-Tous les deux...

Shamio se sentait si bien là, avec Daidara, après le magnifique coucher du soleil. Elle était apaisée et, chose rare, ses pensées étaient claires. Normal puisqu'en cet instant, une seule pensée occupait son esprit: "Si seulement ce moment pouvait ne jamais finir..."

Quand la voix du jeune homme s'éleva à nouveau, elle admira sa douce profondeur et remarqua, presqu'inconsciemment, la note de gravité qui avait remplacé le ton auparavant songeur. Ce n'est que quand il s'excusa pour leur entraînement que la jeune fille comprit toute la portée de ses paroles auxquelles elle ne prétait pas vraiment attention. Elle eut l'impression que son coeur ratait un batttement puis reprenait ses fonctions à un rythme saccadé, beaucoup plus rapide que d'habitude. Il...partait?! Mais, c'était impossible! Il ne pouvait pas lui faire ça! Pas au moment où elle se sentait si bien en sa compagnie! Pas au moment où elle osait enfin s'avouer ses sentiments à son égard...

Avec une difficulté douleureuse, elle se décida à poser la seule question qui lui venait à l'esprit:

-Pou..Pourquoi??

Elle le regarda sans comprendre espérant contre tout attente avoir mal saisi ses propos. Il ne l'observait pas, gardant les yeux obstinément fixés sur le paysage qui lui semblait avoir perdu tout son charme, les lèvres sérrés comme s'il redoutait une violente réaction de sa part.

Shamio se dit alors qu'il craignait sûrement qu'elle lui reproche d'abandonner l'entraînement. Elle avait envie de lui crier qu'elle n'en avait rien à faire de l'entraînement parce que le karaté lui serait totalement insignifiant une fois qu'il sera parti du pensionnat. Mais elle se tut. Après tout, elle qui se demandait auparavant quels étaient ses sentiments à son égard, elle était à présent fixée. Et s'il y avait bien une chose dont elle se félicitait tristement, c'était de ne pas lui avoir confié la nature de ses propres sentiments. Sa réponse était claire, sans ambiguité: il partait et elle restait là, seule au milieu de ce qui lui paraissait être un monde sombre et hostile.

Peut-être allait-il rejoindre Setsuna? Quand il l'avait évoquée, elle avait remarqué son attachement envers la jeune fille. Avec une tristesse qu'elle tenta de refouler, elle essay de se convaincre que ce qu'elle souhaitait à Daidara, c'était son bonheur. Alors, si son bonheur se trouvait auprès de Setsuna, elle ne pouvait rien y faire...

Daidara se sentait vraiment assez... mal dans sa peau, pour être franc. Il ne savait pas ce que Shamio penserait de son départ. Peut-être serait-elle peinée. Il songea alors avec amertume que n'importe qui serait peiné à l'idée de perdre un ami, même si cela ne faisait pas très longtemps que les deux jeunes gens se connaissaient...

Douloureusement, le jeune homme se remit lui-même en question. Prenait-il la bonne décision ? Ne le regretterait-il pas ? Au milieu de ses pensées peuplées de magnifiques femmes aux yeux verts, la réponse lui apparut clairement. Oui, il le regretterait, mais pour le moment, mieux valait partir. Se soustraire à cette vie infernale, entre amour et sang. Il ne voulait plus tuer à Tokyo. Se retirer de ses activités de Yakuza, et redevenir l'expert en sabre vagabond qu'il était avant d'arriver ici. Mais il voulait aussi cesser d'aimer. De l’aimer elle, comme un fou, d’un amour irraisonné et à sens unique, il en était sûr. De plus, un vagabond comme lui ne devrait pas s'attacher.

Il s’est déjà attaché à des personnes, et cela lui a toujours été nuisible. Il s’est attaché à ses cousins. Sora est mort et Neji est porté disparu. Il s’est attaché à son frère. Résultat, il est venu le retrouver dans ce Pensionnat à Tokyo, mais ne l’a pas trouvé. Il a aimé Setsuna de toute son âme, et… et elle est morte assassinée. S’en était-t-il remis ? Oui, il pensait que oui. Depuis que Shamio avait fait irruption dans sa vie, il avait pu exaucer le vœu de Setsuna, qui, sur son lit de mort, lui avait fait promettre de trouver quelqu’un d’autre à aimer…

Il s’en souvenait. Et il s’en souviendrait toujours. Le sang sur la couverture blanche de l’hôpital. La chambre blanche, les couloirs blancs, les hommes blancs… Tout en blanc. Et le sourire de Setsuna, son dernier sourire. Sa voix de plus en plus faible. Ses derniers mots : « J’aurai aimé que ce soit pour plus tard, mais c’est pour maintenant… On s’arrange pas souvent avec le proprio des nuages, là-haut… ». Jusqu’au bout, elle était restée elle-même.

Quand il avait appris la mort de Sora, Daidara se souvenait avoir pleuré. Depuis ce jour-là, plus aucune larme n’était sortie de ses yeux violets. Pour Setsuna, il ne pleura pas. Des fois, le chagrin va au-delà des larmes. Ce sont ces peines du cœur, invisibles mais mortelles, qui constituent le véritable danger de la vie. On n’est à l’abri de rien, il l’avait appris à ses dépens…


A l’évocation mentale de son premier amour, le visage de Daidara prend un air douloureux. Mais le son de la voix de Shamio le tire une fois de plus de telles pensées. Ses yeux tombèrent automatiquement sur la jeune fille lorsqu’elle lui demanda pourquoi il devait partir. Un petit sourire triste et dépité s’afficha sur ses lèvres. Autour de lui, il n’avait jamais causé que malheur. Semeur de mort. Autant s’arrêter là. Arrêter de faire souffrir les autres, tout en souffrant lui aussi.

Le jeune homme sauta de la rambarde et se reçut sur le béton du toit du Pensionnat. Il était si près d’elle, à présent. Une proximité troublante, en vérité. Mais qui ne le gênait pas tant que ça… Le jeune homme détourna son regard du visage de Shamio et répondit d’un filet de voix, presque un murmure :

« - Un vagabond ne sait jamais ce que lui réserve le lendemain… Je suis resté trop longtemps ici, il est temps pour moi de partir… C’est aussi simple que ça. Le Kansai me manque, en plus, et j’aimerai bien voir l’île de Shikoku… Je ne veux m’attacher nulle part, rester libre, sans racines. Vivre ma vie. Ne m’en veux pas…

Le coucher de soleil était achevé depuis quelques minutes. Il faisait presque nuit maintenant. Cédant à une impulsion idiote, Daidara se rapprocha encore de Shamio, coula ses bras autour de la jeune fille et la serra doucement contre lui. La jeune fille faisait environ sa taille, à quelques centimètres près. Sans se soucier de la gêne qu’il occasionnait certainement chez son amie, posé délicatement sur sa tête sur son épaule, quelques mèches de cheveux noirs venant caresser son visage. Le cœur battant à une vitesse qu’il n’aurait pas cru imaginable, le jeune homme ferma les yeux, et il glissa au creux de l’oreille de Shamio :

« - Je ne pense pas revenir… Je suis un vagabond, je vais continuer à errer, voir le monde… C’est ma vie, je n’y peux rien… Ne m’en veux pas, je t’en supplie… Tu me manqueras beaucoup…

Ce demi-aveu le rassénéra. Autant être franc avec lui-même et la fille qu’il aimait… C’est donc tout naturellement qu’il acheva, sur le même ton doux :

« - Beaucoup plus que tu ne peux le croire…

[et voilà, en plein mélodrame. xD]

[Ouais, à fond!! Je continue dans ce sens^^]

Shamio était si triste même si elle essayait en vain de dissimuler l'étendue de sa douleur. Après tout, elle ne voulait pas gêner Daidara avec ses sentiments, mieux valait donc les garder secrets...Elle l'écouta donc en silence déclarer qu'il était un vagabond qui aimait sa liberté, ne désirant aucune attache. Il lui demanda de ne pas lui en vouloir. Lui en vouloir?? Non, elle ne lui en voulait pas. Elle s'en voulait plutôt à elle-même de nourrir de tels sentiments à son égard, d'essayer d'entraver cette liberté à laquelle il paraissait tenir avec acharnement.

Il sauta de la rambarde et ils se retrouvèrent à la même hauteur, à quelques centimètres l'un de l'autre. Il réitéra ses raisons dans un murmure de sa voix qu'elle aimait tant. Pendant un instant, elle essaya de le détester. Le haïr faciliterait son départ. Mais en vain. Elle ne put que contempler, toujours en silence, ses yeux violets profonds qui réflétait la tristesse, ses mèches brunes qui balayaient son front, essayant de graver ses traits dans sa mémoire. Elle n'essaya même pas parler. Sa gorge était nouée et elle ne voulait pas qu'il sente l'ampleur de sa tristesse dans sa voix.

Soudain sans prévenir, Daidara s'approcha encore d'elle et la prit dans ses bras. Shamio se raidit tandis que le jeune homme lui chuchotait à l'oreille qu'elle allait lui manquer. Passé le moment d'étonnement, la jeune fille le serra briévement dans ses bras à son tour avant de se dégager doucement. Savoir que cette étreinte traduisait l'amitié et non l'amour lui faisait plus mal encore. Elle lui sourit avant de lui dire enfin, d'une voix presque normale, le plus sincérement possible:

-Moi aussi, tu vas me manquer plus que tu ne peux l'imaginer. Mais tu reviendras me voir un jour, hein?

Et, adoptant un ton espiègle contrastant avec son état d'esprit, elle ajouta avec un clin d'oeil:

-Quand tu seras devenu le plus grand combattant du Japon, tu me promet un combat, okay?? Je le veux absolument et pas question de te dégonfler!

Et voila, elle avait réussi à faire bonne figure malgré sa tristesse. Il valait mieux qu'il pense qu'elle prenait cette histoire avec optimisme. Elle souhaitait qu'il garde d'elle l'image d'une fille souriante et positive plutôt que d'une fille en pleurs. Donc, et ce malgré son coeur gros, elle ne donna pas libre cours à ses émotions. D'ailleurs, elle avait toujours trouvé barbant les femmes qui usaient de leurs larmes comme moyen pour séduire ou pour attirer l'attention. Elle se promit donc d'être forte et optimiste jusqu'au bout même si cela allait s'avérer difficile...