Ca réveille de mauvais souvenirs || LIBRE

Pourquoi fallait-il toujours qu'elle répète les mêmes erreurs ? La première fois qu'elle était venue au Pensionnat, elle avait déjà décidé de s'aventurer ici, aux sous-sols. Et ça n'avait pas été un franc succès. Pour dire vrai elle s'était même paumée, dans l'obscurité de ce labyrinthe. Elle y aurait sans doute même passée la nuit, si elle n'y avait pas rencontré son guide Kotarô. Elle ne connaissait que très peu le jeune homme, mais elle se rappelait de cet épisode, et puis il avait été la première ou l'une des premières personnes qu'elle ait rencontré dans l'établissement et il lui avait donné un plan des lieux. Quoi qu'il en soit souvenirs ou non, elle était au même endroit, à peu près deux ans plus tard et visiblement dans la même galère. Pourtant on fait attention non quand on sait tout ça. Quand on sait qu'on a pas de lampe et que le plancher est fragile, on fait attention de ne pas revenir, non ?

Et bien pas quand on s'appelle Yuki, et qu'on cherche quelqu'un. Quelque chose lui disait qu'il avait du venir quelque part par là. Dans l'espoir d'être tranquille, seul. Finalement, elle ferait peut-être mieux d'arrêter de le chercher. Ou lui de la fuire.

Enfin le problème résidait surtout dans la possibilité de sortir de cet endroit, étant donné qu'elle ne voyait même plus l'entrée, ni même le bout de ses pieds étant donné qu'il n'y avait aucune lumière et qu'à chaque pas qu'elle faisait un nouveau grincement inquiétant se faisait entendre. La barbe !

Yu remarqua bientôt qu'elle n'était pas la seule à faire craquer le sol. Une forte odeur de brûler se faisait sentir, au lieu un peu de lumière l'étonna, elle avait pourtant l'impression de s'enfoncer de plus en plus. Elle se sentait enfermée et les blessures de son passé se rouvraient dans ces moments-là. Elle se stoppa net, bloquée et raide. Elle se retrouvait de nouveau dans cette pièce sombre, et sa mère fermait la porte à clé en partant.

Lorsqu'elle de quoi émanait la lumière, elle secoua légèrement la tête. Le plancher qui s'émiettait en petits morceaux de bois, créant ainsi un petit tas, avait pris feu. Oh rien de bien important, ça ressemblait à un petit feu de camp, comme si quelqu'un l'avait fait exprès. Yuki finit par avancer de nouveau et marcha dessus, dans l'espoir de l'éteindre.

Un jeune homme marchait dans les sous-sols. Dans ces lieux on était coupé de tout, aucune indication de temps de lieux, cet endroit était un véritable labyrinthe. Personne n'avait comprit pourquoi on appelait cet endroit un sous-sol et pas un souterrain, en effet il s'étendait sous toutes la pension et peut être même plus. C'était surement le seul endroit qui ne changeait pas au fils des années.

Le jeune homme n'était pas perdu, il marchait avec assurance sans pour autant savoir où il allait, tout ce qui l'importait c'est qu'il savait comment ressortir. Sa peau pâle ne se voyait même pas dans l'obscurité, ni la cicatrice qui passait sur son œil gauche. Ses mains se trouvaient dans les poches de son jean noir, ses chaussures et sa chemise étaient de la même couleurs. Aucun bouton de la chemise n'était fermé, laissant la peau pâle du garçon à l'air. Des bagues en argent se trouvait sur le majeur et l'auriculaire de sa main droite, sur son poignet gauche se trouvait un bracelet, des petites bille en argent, et autour de son cou se trouvait un pendentif en forme de croix croisé avec un soleil rien de religieux en faite.

Il avait bien changé depuis la dernière fois qu'il était venu ici, beaucoup de chose s'y était passé malgré l'insanité du lieux. Peu de personne venait ici pour s'amuser, c'était plus souvent pour se cacher, mais lui ne fuyait personne, il était la c'était tout, même s'il ne savait pas du tout pourquoi il était venu. Il sentit soudainement l'odeur d'un feu de bois, celle-ci ne le dérangeait pas, et commença à la suivre pour aller l'éteindre avant que l'air soit irrespirable. Il arriva alors non loin de la lumière quand celle-ci s'éteint. Quelqu'un était passé avant lui, et l'obscurité était revenu, néanmoins cela ne le dérangeait pas. Il vit alors la personne qui avait plongé l'endroit dans l'obscurité, son cerveau travailla vite pour retrouver qui c'était, il lui semblait l'avoir déjà vu, et quand la lumière se fit dans la tête, eu une idée. Sortant alors une boite d'allumette de sa poche, il craqua une allumette qui fit un peu de lumière. Le petit bâton était juste en façe du visage du jeune homme prêt à éviter un mauvais coup.

Yuki était une fille dont les idées étaient généralement contradictoires. Toujours en conflit avec elle-même, il ne semblait pas si étonnant qu’elle fasse deux fois la même erreur. Il lui semblait qu’elle avait une bonne raison pour cela. Enfin tout le monde a une excuse, et ca ne semble pas suffisant. Mais ne parlons pas comme si elle était la cause d’un drame, Yuki… n’avait fait que se perdre dans les sous-sols.

Elle avait les idées bien ailleurs, cela remontait à un certain temps la dernière fois où elle avait vu ses parents, d’ailleurs il fallait bien admettre que ça ne lui manquait pas. Bien que n’ayant pas réellement trouvé quelqu’un pour les remplacer, ou tout du moins pour lui apporter un peu d’affection, elle n’était pas assez stupide pour retourner là-bas, d’ailleurs qui sait s’ils n’avaient pas déménagé depuis ou ce qu’il avait bien pu leur arriver. Sa mère tout spécialement, elle aurait sans doute pu la tuer de ses propres mains. Enfin… Sans doute était-ce ce qu’elle avait envie de croire. Se croire assez forte pour un tel acte, pour s’opposer à la personne qui lui avait sans doute infliger le plus de souffrance. C’était un sentiment agréable, mais peut-être faux, songea-t-elle.

Quand bien même, ce n’était vraiment pas le souci du moment, ce qu’elle ne comprenait pas, c’était comment ce fichu plancher avait pu s’embraser. C’est vrai elle ne fumait pas et même si elle se savait accompagnée, ou disons plutôt même si elle avait conscience de la présence de quelqu’un, il lui semblait bien que les pas venaient de derrière elle. Enfin bref elle n’avait pas résolu ce mystère, lorsque bien que le feu soit éteint elle aperçut une petite lueur à quelques pas de là. Elle se tourna donc pour découvrir une allumette qui éclairait un visage. Tout d’abord ses yeux s’arrondirent de stupeur et elle se mordit méchamment la langue. Vous savez, cela créer toujours un visage assez effrayant dans la nuit. Puis elle réalisa qu’il s’agissait bien de la même personne que 20 mois auparavant environ. Elle fit donc un pas vers le jeune homme, tendant de ne pas marcher dans un trou ce qui n’était pas peu dire avant de dire sur un ton ironique.

- Non, mais tu vis ici ?!

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