Arrivée, après beaucoup de mal...

Sven marchait, avec son gros sac trainant par terre car cela faisait déja 10 minutes que son bras ne pouvait plus supporter la lourde charge.

Quelle galère ce voyage, après un vol de 12h, il avait enfin touché le sol japonais, déja épuisé et désorienté à cause du décalage horaire. Le climat était aussi foncièrement différent de ce qu'il connaissait jusqu'ici. Mais pas de répit, il avait immédiatement prit le train pour deux heures supplémentaires de périple. Il ne put s'empêcher d'ailleurs de dormir, mais il avait été désagréablement réveillé par les hauts parleurs qui indiquaient son arrivée à bon port. Tout étourdi, il avait trainé des pieds jusqu'au quai, à partir duquel, sans aucun repère, il parti à l'aveuglette. Il sortit le plan qu'on lui avait fournit pour qu'il puisse trouver le fameux pensionnat ou il était parvenu à avoir une place. Son redoutable sens de l'orientation le fit tourner en rond pendant peut-être une heure, avant qu'il n'abandonne et ne demande à quelqu'un sa route, avec une certaine réticence. Au moins, dans ce pays comme en France, on acceptait de lui répondre gentiment. Enfin redirigé sur la bonne route, il avait continué son expédition en raclant le sol avec ses chaussures.

Et voila ou il en était, fatigué et les membres endoloris, remontant une rue dont il ignorait si c'était la bonne, son plan tout froissé dans sa main gauche. Son seul réconfort était que les gens ne le scrutaient pas sans arrêt comme une bête de foire, pas comme chez lui... Il avait parlé le moins possible aux locaux, par habitude, mais aussi par peur de s'afficher à cause de son accent et de son manque de fluidité dans ses phrases. Il fit une pause pour retirer sa veste noire et la placer par dessus son épaule, au dessus de son t-shirt blanc. Il rangea le bout de papier froissé qu'il tenait dans la poche gauche de son jean. Il s'étira silencieusement avant de reprendre la route.

Puis son esprit lui échappa pendant un certain moment, il ne saurait dire combien de temps, mais quand il releva la tête, c'était pour franchir le portail du pensionnat qui se dressait maintenant devant lui. Il vérifia une dernière fois avant de pénètrer lentement dans l'enceinte de l'établissement. Le soleil avait déja commencé à se coucher, c'était en fin d'après-midi qu'il découvrit son nouveau chez lui. Toujours aussi silencieusement et discretement que possible, il poussa la porte de ce qui semblait être le hall. Il y avait quelques jeunes comme lui qui passaient par là. Il détourna immédiatement le regard pour n'en croiser aucun autre. Il ne se sentait vraiment pas à l'aise, il aurait préféré voir un hall totalement désert. De plus, il devait donner peine à voir, délavé par son voyage. Il aurait bien continué jusqu'à sa chambre, mais il ne savait pas le moins du monde ou elle pouvait bien se situer dans l'immense batiment, et de toutes façons, il n'en pouvait plus de marcher. Il était enfin arrivé...

Il vint s'assoir au bas des marches d'un escalier, son sac posé devant lui. Il passa sa main dans ses cheuveux sombres en bataille puis lâcha un léger soupir. Regardant à moitié endormi ses chaussures usées, il revint subitement à ses esprit quand il put apercevoir une ombre par terre. Il releva la tête assez surpris.