Koari grimpa tant bien que mal sur le toit du pensionnat tandis que le soleil déclinait paresseusement derrière les monts recouvert de forêts mousseuses. Prenant place sur une épaisse gouttière elle soupira dans le calme pesant et ferma les yeux. Enfin le silence, rien que le silence...
Cette première journée dans ce pensionnat n'avait pas été véritablement glorieuse. Ayant harpenté les couloirs en quête d'un quelconque repère familier, suivit du regard les élèves bavadant joyeusement, la contournant sans même sentir sa présence. Koari sentit que malgré son besoin de sollitude, cette marginalisation lui serait insupportable, elle aimait être innaccessible mais pas être ignorée.
Elle enfonça sa main dans son sac et en sortit son petit balladeur. Elle baissa le son et selectiona une musique appaisante, celle qu'elle écoutait souvent lorsqu'elle était en colère. Se balançant légèrement au rythme du violon, elle ne sentit pas que la lumière déclinait et que le froid commençait à prendre ses aises sur la peau pâle de ses bras dénudés. Bientôt un frisson la fit tressaillir et elle se recroquevilla sur elle même, bien décidé à ne pas bouger.
Tout d'un coup un bruit la fit se retourner brutalement, son visage s'était transformé : les sourcils froncés et la lèvre retroussée, prête à mordre.
*Il y a quelqu'un ?*
Pensa Koari incapable de parler à voix haute. Lentement elle se retourna complètement pour faire face à une ombre immobile.
- Qui êtes-vous ?