Au pied, le chien ! [pv Zoreck]

Nao courrait a travers la coure, criant après son croisé Levrier-Dobermann. L'animal avait profité de deux secondes d'innatention de la part de la jeune fille pour sortir dans la rue.

Il faisait noir. Très noir. A 11h du soir, on n'a pas idée de sortir, normalement. Mais Nao ne dormait jamais la nuit, et était sortie avec son chien prendre l'air. Et voila le resultat: Elle courait a en perdre halleine après son batard qui ne savait pas plus qu'elle ou il allait. Qu'est ce qui lui avait pris ?

11h15, Nao avait rattrapé son chien, par hasard. Il s'était arrété un quart de seconde pour humer l'air, et maintenant la jeune fille lui tennait le bandanna qui lui servait de collier. Nao avait froid, vêtue d'un t-shirt blanc/gris et d'une veste par dessus. Trop légère, la veste.

Un bruit retint l'attention du cabot au bout du bras de la coréenne. Aux aguets, il grogna...

"Mais arrète enfin! T'a pas assez courru, hein ? C'est ca ou c'est autre chose ?"

Le chien grognait, montrait les dents, et couchait ses oreilles noires. Il avait peur. Du coup, Nao se mit a regarder anxieusement les allentours. La peur du chien était communicative a sa maitresse.

Zoreck était sorti du pensionnat en douce... Officiellement, il était dans sa chambre, mais, bon il n'y était pas quoi. Le jeune homme avait grimpé le muret le plus petit du pensionnat pour ne pas trop se faire mal en tombant. Résultat des courses: un genou et un coude écorché. Mais bon, il avait minimisé les dégats grâce à sa superbe veste stylé qui tenait bien chaud lorsque les filles en avaient besoin, la classe quoi.
Le jeune homme mit les mains dans les poches de son jean et s'avança, humant l'air de la nuit. C'était un air frais, tout était calme dans les alentours ce qui changeait de d'habitude. En parlant d'habitude, Zoreck ne savait pas où aller donc se mit à erre dans les rues sans se soucier de sa destination qui était inexistante.
Soudain, il entendit une voix et un grognement qui semblait être d'un chien. Le jeune homme s'approcha en faisant bien attention à montrer qu'il était là en trainant des pieds. Il vit au coin de la rue une fille et son chien. La fille était du pensionnat, il l'avait déjà vu dans les couloirs et avait remarqué qu'elle était jolie mais, bon, il ne s'en était pas rappelé ensuite. Le jeune homme s'adossa au mur blanc en tournant la tête vers Nao et lui sourit, du plus beau sourire qu'il pouvait faire:

"Bonsoir, mademoiselle. Un peu tard pour promener son chien non?"

Nao sursauta en s'apercevant de la présence du garçon. Le chien ne sursauta pas mais manqua de lui sauter dessus. Heureusement, Nao avait les bras fins mais musclés.

"Oui, un peu trop tard a mon gout. Mais mon chien a du reperer quelque chose, et s'est...enfui. Hein sale clebs..."

Malgrès les termes reducteurs employés par la jeune fille, sa voix était douce, et elle caressa la tête de son compagnon.

"Je mapelle Nao. T'es du pensionnat non ? Je tai vu dans un couloir...Tu pourais m'aider a rentrer ?"

Nao s'avança vers le garçon, gardant son animal de grande taille près d'elle, en serrant le bandanna rouge dans sa main. Elle sourit poliment a son interlocuteur.

*Charmant, et agréable. Plus que celui de la douche...*

Nao n'avait pas parlé a grand monde encore. Mais les spécimens étaient variés dans le pensionnat.

Zoreck sourit lorsqu'elle parla de son chien avec un ton qui ne coordonnait pas bien avec les paroles. Lui-même n'avait jamais réellement aimé les animaux de compagnie, enfin si, auparavant mais la plupart du temps, au boût de deux jours, ils avaient déjà quitté le monde alors depuis, il avait abandonné l'idée d'en élever un.

"Oui, effectivement, je suis du pensionnat!... Ah, tu veux déjà rentrer? je viens juste de sauter d'un des murets pour sortir prendre l'air... Mais bon, je sens que je vais devoir revenir!"

*je suis trop gentil ça me perdra...*

Le jeune homme ne s'était pas encore présenté, préservant son anonymat pour le moment. Il allait voir si cette fille avait besoin de connaître son nom ou non car si c'était une personne sans intérêt, autant passer son chemin. Quelque chose lui disait pourtant qu'elle faisait parti du petit groupe de personnes du pensionnat qu'il considérait comme, "interessant".

Nao baissa les yeux, et se mit a avancer vers l'inconnu du pensionnat. Elle réajusta sa veste a faux col de fourure, qui lui chatouillait le cou, planta sa main libre dans sa poche et haussa les épaules.

"Si tu préfère qu'on se promène un peu, y'a pas de problème. De toutes façons, je n'ai rien d'autre a faire.

Alors, par où allons nous, monsieur l'inconnu ?"

La jeune Mistsuko esquissa un bref sourire, ce qui lui arrivait rarement, et attendis patiemment que le garçon se décide a lui faire un peu visiter la rue. Pas trop longtemps, elle espérait, car il fesait frisquet, et sombre.

"Mouais, je te propose une promenade avant de rentrer si ça ne te dérange pas. J'aimerai ne pas m'être écorché le coude et le genou pour rien!"

Il désigna donc son coude et sa jambe en éclatant de rire. Le jean était un peu troué et heureusement, sa veste n'avait rien. Cette veste, il avait économisé pour pendant environ six mois donc quand même, ils avaient intérêt à ce que ce soit résistant.

"Alors... je ne sais pas, on se promène dans la rue, ça te va? Bon aller, je suis Zoreck!"

Zoreck s'avança vers elle et lui fit un baise main en guise de bonjour, puis attendit qu'elle réponde.

Nao fut très surprise du geste de Zoreck. Un baise main ? Quelle drôle d'idée. Cependant, la jeune fille se laissa faire, avec amusement.

Elle observa la veste qui avait tant couté a Zoreck. Jolie veste, il fallait l'avouer. Mais Nao avait du mal a comprendre comment on pouvait passer six mois a économiser pour ca.

Le chien semblait s'être fait a la présence du jeune homme, et avait cessé de grogner. Nao ne se fit pas d'illusions cependant, car aussitot qu'elle l'aurais lâché, il sauterais sur Zoreck pour le mordre, par peur, ou pour le mordiller et tirer ses vêtements, par jalousie. Comme avec l'anglais.

Alors Nao le gardait a la main, serrant le bandanna qu'il avait autour de son cou noir.

"Bon, Zoreck, je te présente mon chien. Il n'a pas de nom, c'est juste le chien. Fait gaffe, il est parfoi jaloux et agressif."

Et le trio se mit en route, guidé par Zoreck Le Charmeur. Nao aimait bien le garçon, mais était un peu mal a l'aise. les relations humaines, ça n'était, pour ainsi dire, pas trop son truc...

Zoreck écouta Nao présenter le chien avec un petit sourire puis il s'adressa à ce dernier:

"Bonjour "le chien", je suis Zore... pourquoi je dis ça moi...?"

Le jeune homme se gratta le cou en éclatant de rire puis demandant Nao:

"Bon, on y va?"

Le garçon se sentait bien pour l'instant, l'air frais de la nuit lui faisait du bien. Les salles de cours n'étaient pas ce qu'il aimait le plus en fait. Au bout d'un petit moment, il remarqua que la température continuait de diminuer ce qui n'était pas agréable à sentir.

"Ah, mince... J'ai choisi le bon jour pour faire le mur moi..."

Il regard Nao pour voir si elle aussi avait froid. Ils étaient passés devant plusieurs batîments, n'ayant aucune destination fixe et en fait, pensait plus au froid qu'à autre chose ce qui mettait le niveau de la conversation à... zéro.

"Tu... es au pensionnat depuis long...temps? Moi depuis à peu près deux semaines!"

Zoreck essayait de se réchauffer mais ce n'était pas très efficace.

*Fichu veste qui tient même pas chaud...*

Nao marchait les bras croisés. Elle s'était résolue a lacher sa bête finalement, pour conserver le peu de chaleur qui lui restait. Bof, après tout, elle avait connu pire...Le chien courait donc joyeusement autour des deux jeunes, s'arretant parfoi pour humer l'air attentivement, parfois pour observer le comportement du garçon.

"Ben, je crois que ça fait pas plus de 5 jours que j'ai débarqué.

Et heu...tu te plait bien ici toi ?"

Quelques rues plus loin, le rugissement d'un moteur indiquait qu'ils n'étaient pas si seuls finalement. Certains avait encore la force de faire quelques tours a moto...Nao, secrètement très attentive a tout les petits bruits du quartier, espéra que cette moto n'était pas un mauvais signe pour eux.

*Tant que ce ne sont pas des voyous en manque d'action, t'a pas a t'inquieter Nao...Il parait que c'est bien fréquenté ici...*

Finalement, le chien n'attaqua pas Zoreck lorsque sa maîtresse le lacha au contraire, faisait des tours en sautillant joyeusement autour d'eux. Il était plutôt mignon en y repensant.

"Quoi cinq jours? Mais t'es toute nouvelle, alors!"

Le bruit de la ou des motos s'approcha rapidement d'eux et ils furent bientôt encerclés par une petite bande de cinq motards. Zoreck s'approcha de dos à Nao et lui prit la main pour tenter de la rassurer et de se rassurer lui-même. Son coeur battait fort dans sa poitrine. Non, ça allait recommencer? Comme la foix avec Jasdrian dans la ville mystérieuse où ils avaient massacré les voyous avec le sourire aux lèvres. Il sentait cette envie de faire du mal monter à nouveau en lui, mais ce n'était pas un spectacle beau à voir et surtout à montrer à la jeune fille qu'il venait juste de rencontrer.

*Qu'est-ce qu'ils veulent?*

L'un des gars prit un bâton et regarda Zoreck d'un air méchant. Un autre avait son poing américain et enfin, tous avaient quelque chose.

"Mon gars, tu nous laisse la petite et on te promet de pas te faire de mal... Ou bien pas trop."

Une sueur froide parcourut le dos du jeune homme qui tremblait sans savoir pourquoi, lui qui était pourtant toujours calme. Ce n'était pas la première fois qu'il se faisait menacer ainsi pourtant... Peut-être que la présence de Nao en était la cause... Qu'allait-il répondre? La réponse était évidente:

"Arrête de fumer vieux..."

Nao tennait le bandanna de son chien d'une main crispée, dont les ongles entaillaient la peau douce, fesant couler un très leger fil de sang qui était aussitot imbibé par le "collier" improvisé du chien. Celui ci aboyait rageusement, sentant la tension de sa maîtresse. Tension était en fait un euphémisme, car Nao était droite, raise, les yeux mélancoliques perdus dans ceux du type qui avait pris la parole. Il semblait être le leader.

Zoreck avait immédiatement opté pour une attitude protectrice envers Nao. Quel insouciant, il ne pourrait jamais se débarasser de 5 gars armés de battes, de poings américain et même d'une lame. Nao voyait l'unique poignard briller dans la nuit. Elle sentait aussi la type dernière elle, qu'elle ne pouvait pas voir. Elle entendait la respiration du type a la batte...

"Zoreck, lâche moi."

La voix de Nao était sèche, sans appel. Ils avaient une petite chance de s'en sortir sans qu'aucun des deux lycéens soient blessés. Normalement. Voyant que le camarade de Nao ne réagissait pas, celle ci répéta, d'une voix plus cassante, dont le ton montait.

"Lache moi."

Les voyous se raprochèrent un peu, riant, observant attentivement la jeune fille qui exitait leur appeti masculin.

Zoreck regardait autour de lui méfiant n'entendant pas la première fois que Nao lui dit de la lacher. La deuxième fois fut plus sèche le faisait se tourner vers elle d'un air interrogateur. Qu'est ce qu'elle avait derrière la tête? Le jeune homme la lacha, restant toujours près d'elle. Les gens se rapprochaient lentement d'eux, les ayant à leur merci... A moins que Nao explique son idée. Zoreck lui chuchota:

"On va rester longtemps debout au milieu comme ça?"

Nao tourna légèrement la tête vers Zoreck, et sur le même ton lui demanda de se tennir prêt. Elle allait lui donner une arme. Puis, elle attrapa la main du garçon doucement, pour la poser sur le collier de tissus du chien. Nao ne pouvait pas le tennir et agir en même temps, or il serait dangereux que le chien intervienne. Un foi qu'elle fut sure que Zoreck tennait son chien, la brune se tourna vers l'homme au poignard. Elle s'avança vers lui, bras le long du corps, tête baissée, comme vaincue et résignée.

"Voila, je suis là, laissez les."

Nao se plaça a côté de l'homme en possession d'une lame. Puis, voyant celui-ci esquisser un geste vers elle, Nao lui attrapa le bras rapidement, saisit de sa main libre la lame, a main nue, l'arracha du poignet immobilisé du voyou et la plaqua sur sa gorge.

"Bouge pas!" Dit elle dans un grognement. Le garçon ne bronchait plus, attendant de l'aide de ses compagnons. Le leader et sa batte s'avancèrent vers Zoreck. Alors Nao lui lança le poignard, pour qu'il se défende. Elle afronterai seule le type désarmé.

" Zoreck, attrape!"

Zoreck tenait le collier de tissu du chien. Pourquoi il devait faire ça? Si il devait se défendre, il faudrait bien qu'il le lache non? Nao fit quelque chose de plutôt osé et put désarmer un des types. Pourtant, son compagnon à la batte s'avançait vers Zoreck. Le jeune homme prit le poignard et le relança à Nao.

"J'en ai pas besoin..."

Tenant le chien de la ma gauche contre sa poitrine, l'étudiant posa sa main droite à terre et projeta ses jambes en avant, comme lorsqu'on perd l'équilibre en faisant le poirier. Son pied toucha la main de l'agresseur, le désarmant. Ainsi, Zoreck enchaîna sur un coup de pied sauté qui brisa quelque chose du visage du voyou. En une minute, un était déjà à terre.

*Yeah, je peux m'entraîner en plus!"

Tout compte fait, ils ne paraissaient pas si fort que ça, pris un par un... Mais plusieurs sur une personne, cela devait faire des dégats... Zoreck se retourna pour faire face au reste, un petit sourire sur les lèvres, le regard fou. On aurait dit que c'était une tout autre personne. Malheureusement pour eux, lorsqu'il se battait, c'était à mort.

Zoreck se battait bien. Nao le regarda avec des yeux étonnés, elle n'aurait pas cru ca de lui. Et dire qu'il y a quelques minutes il se plaignait de s'être écorché... Tout a son étonnement, Nao oublia presque celui a qui elle avait volé la lame. Celui-ci s'empara du poignard renvoyé par Zoreck avant qu'elle n'ai pu réagir. Elle se reprit cependant, et sauta sur le dos de son adversaire, tentant avec sa main ensanglantée de récuperer l'arme.

Elle tomba au sol, vit Zoreck se battre avec une étincelle sadique dans le regard. Il était étrange. Nao roula et évita un coup de poignard, avant de faire un croche pied et de faire tomber son adversaire. La lame lui échapa des mains et glissa aux pieds d'un autre type qui s'aprochait. occupée par son premier oposant, Nao ne put pas éviter un coup de pied violent dans les côtes. La jeune fille gémit, se redressa et fit face. Non loin, son camarade se battait avec deux autres voyous...

*Ca en fait 4...Ou est le dernier ?*

Avec horreur, Nao vit son chien mordant et grognant un gars plutot musclé, et ce dernier assenait a l'animal des violents coups de batons et de pied. La jeune fille ouvrit des yeux mauvais, frappa d'une main ensanglantée et serrée le visage du premier gar, fit valser l'autre d'une série de coups de pied, et rejoignit en courant son animal.

"Ordure, arrète ça ou je te tue ! Arretez, tous !"

Nao avait le bras tendu, dirigé sur la tête de celui qui frappait son chien. Le gars, crâne rasé et air stupide, regardait avec apréhension l'arme tennue par Nao. Un flingue. Elle l'avait toujours sur elle, caché contre sa jambe, attaché avec une ficelle solide. Elle avait jugé bon de le sortir a ce moment là, où la situation devennait dangereuse.

Le jeune homme se dirigea vers sa victime à terre et posa son pied sur sa nuque, le regard dément. Le chien avait quitté ses bras mais il ne l'avait pas remarqué. Un sourire étira encore plus ses lèvres.

"Alors... ça te dit un passage dans l'au-delà?"

D'un coup sec, il brisa la nuque de l'homme, et sourit satisfait en voyant un peu de son sang couler sur le pavé. Zoreck remonta rapidement son pied en arrière, cueillant le deuxième type qui était à ses côtés au ventre, lui coupant le souffle. A une vitesse hallucinante, le jeune homme l'avait rejoint et lui saisit la tête pour taper son front contre son genou. L'étudiant ressentit une petite douleur au niveau de son genou ainsi que de son bras mais il s'en fichait royalement.

"Toi... tu veux aussi le rejoindre? volontier!"

Zoreck le désarma de son couteau en le rattrapant dans sa chute et le lui enfonça dans le coeur avant de jeter le cadavre vers son compatriote. Le t-shirt et la veste du jeune homme était taché de sang. Sur son visage coulait un mince filet rouge. Son regard se porta sur Nao qui avait le pistolet en direction d'un des gars. Il sourit un peu plus, se léchant les lèvres et s'approcha de la fille en murmurant pour lui-même:

"Quel dommage que ce soit déjà fini..."

Zoreck ne pensait absolument pas à ce que Nao allait penser de lui. Peut-être un dangereux psychopathe? Non, juste un garçon qui se laisse emporter par la fureur du combat.

Nao vit Zoreck achever ses deux adversaires. Le garçon était violent, fort et rapide. Le mot qui vint a l'esprit de la jeune fille brune quand son camarade se plaça a côté d'elle fut: Assassin. Nao frissona, baissant légèrement sa garde. Elle était emportée dans un tourbillon de souvenirs, d'images violentes, de sang et de cadavres. Entre ses mains tremblantes la jeune fille croyait encore sentire des os qui se broient, le manche humide d'une lame ou encore la gorge agitée de sursauts d'une victime supliante...

Pendant que Nao baissait légèrement son attention, Le garçon qu'elle tennait en joue commença un geste pour attraper l'arme. Mais bien avant que sa main n'aproche du pistolet, Nao avait tiré.

°°PAN!°°

Le bruit raisonna pendant quelques minutes dans l'esprit de Nao. Bruit sec, meutrier. Bruit d'un pistolet. Comme le son d'un glas qui tonne et apelle le mort. 10 ème son de ce pistolet. 8 de trop.
Nao orienta l'arme vers les deux derniers garçons, s'aproche d'eux. Et tire.

°°PAN ! PAN ! °°

11ème et 12ème coups que ce pistolet a tirés. 10 de trop. Encore, toujours. Tant qu'il y aura des cartouches pour l'alimenter il tirera. Nao tirera. Et pourtant...

La jeune fille siffle brièvement, son aigu et sans appel, destiné a son chien. Elle adresse un regard vide a Zoreck, et s'éloigne d'un pas assuré mais lent.

" Quel dommage que ca soit déjà fini..." avait il dit. Mais rien n'était fini, au contraire, tout vennait de recommencer...

La fille tira, encore et encore, sans se soucier de l'état de la cible qui était déjà en train de trépasser. Elle était morte depuis longtemps et pourtant, les balles continuaient à voler vers elle en guise de rédemption. Zoreck avait perdu son regard fou, laissant place à un garçon étonné par ce qu'il voyait. Qui était-elle? Remarque, il n'était pas mieux, mais quand même... Le garçon regardait la fille partir en se demandant, ce qu'elle pensait actuellement, pourquoi elle partait...

"Hey, tu veux pas retourner au pensionnat?"

Il n'osa pas s'approcher d'elle, pas par peur, juste par... respect pour elle. Peut-être voulait-elle rester seule... Zoreck n'avait aucune idée de ce qui se passait en elle, il n'avait aucune idée de ce qu'elle avait vécu dans son passé c'est pourquoi, il ne pouvait pas la comprendre à l'heure actuelle.

*Rentrer, c'est pas une bonne idée...*

"Ramène toi, on va se trouver un bar et se poser."

Nao s'arréta, tourna lentement la tête vers le garçon. Ses grand yeus d'habitude plus vifs et pétillants brillaient d'une lueur mauvaise et concentrée. La jeune fille était lancée, si elle allait au pensionnat maintenant, elle ferait des problèmes. Autant s'éloigner des gens. Zoreck ne craignait rien visiblement, tuer était peut être une habitude pour lui, et il aurait tôt fait de se défendre. De la tuer aussi peut être. Pourquoi pas.

*Non, pas question, je veux pas abandonner...*

"Allé, amène toi !"

Un sourire grimaçant apparut sur les lèvres de nao, lui donnant un air de tueuse sans coeur. Seulement un air ? Etais-ce ce sourire qui fesait illusion ?

Zoreck fut étonné par le nouveau regard de Nao, complètement différent de celui lorsqu'il l'avait rencontré. Il reconnut cette lueur malsaine qu'il avait déjà vu dans ses propres yeux, une journée de pluie, après un petit massacre sympathique. Il s'était promis de ne plus ressentir cette sensation, mais en rencontrant Jasdrian, ce côté lui était revenu.

"J'arrive... J'arrive..."

Le jeune homme avançait tout lentement les mains dans les poches. Il était en train de penser que le regard de la fille, il l'aimait beaucoup. Le sourire de la fille le fit également rire de la même manière. On aurait dit deux psychopathes dans la rue, à part que les yeux de Zoreck s'étaient calmés, niveau folie.

"Bon, t'abrèges?"

Nao ignora la remarque de Zoreck. La rue était silencieuse, clame. Pas pour Nao. Son coeur battait a tout rompre dans sa poitrine, résonnait dans sa tête, emplissait son esprit de sons sacadés et graves. La coréenne aperçut un bar, aux néons verts allumés et luisants. Elle y entra rapidement. Elle n'avait pas d'argent, peut importait. Son chien la suivit.

Ce fut plus long que d'habitude, car Nao ne conaissait pas le bar, et le chien non plus. Mais pendant que la jeune fille fesait diversion en conversant avec l'unique seveur encore levé a cette heure, le grand chien noir passa inaperçut, saisit dans sa gueule deux petites bouteilles de bière en verre, et sortit tout aussi discrètement. A peine 5 minutes. Nao adressa un signe de main au serveur et sortit, rejoignant le chien et Zoreck, qui étant un peu a la traine n'avait pas eu le temps de rentrer.

"Va, donne lui en une."

Le chien s'aprocha tête basse de Zoreck, puis leva lentement la tête, les bouteilles tujours dans sa gueule.

"Prend en une Zoreck, cadeau. Tu dois avoir soif."

Nao s'aprocha du chien et saisit une bouteille, qu'elle déboucha d'un geste habile, comme habituée. Enfin, la blessure a sa main se mit a saigner de plus belle et lui arracha un grognement de mécontentement.

*Bordel...*

Zoreck avait tout de même fini par se faire devancer, n'avançant vraiment pas rapidement. Le jeune homme avait remarqué que depuis le combat, un froid s'était installé entre eux. Son esprit s'était peu à peu calmé, se demandant juste si Nao savait où elle allait. Alors qu'il venait juste de voir le bâtiment, il vit le chien sortir avec deux bouteilles. Zoreck s'assit sur une borne cassée et prit la boisson de la gueule du chien.

"... Merci..."

Zoreck ne savait pas quoi dire. La fille lui avait certe gentillement proposé la bière, mais que pensait-elle actuellement de son cas? Un tueur? Pensait-elle, qu'il pourrait la tuer n'importe quand? Le jeune homme se leva et s'approcha de Nao et vit la blessure à sa main. Il sortit un mouchoir en tissu de sa poche, le roula en boule et le lui lança.

"Utilise ça comme pansement en attendant d'être rentrée..."

Il était resté à une distance raisonnable de l'étudiante, tout de même au cas ou.

Nao attrapa le bout de tissus et sourit a Zoreck, un tout petit sourire qui contrastait avec son regard. Nao bu, une gorgée, une autre, encore une autre...Avant de finir, a bouteille, elle entendis le chien pousser un jappement sec. Il battait de sa logue queue noir, oreilles pointées en avant, la tête légèrement incilnée. La jeune fille se baissa et versa les deux dernières gorgées au sol, que le chien s'empressa de laper.

Puis, la coréenne Enroula sa main dans le tissus. Le regard vague, elle s'aprocha de Zoreck. Avait il peur d'elle pour rester a cette distance ? Nao ne savait pas. ce qu'elle savait, c'est que ça n'était pas la première foi qu'il tuait. Peut être que lui, elle pourait lui dire....

*Sale égoïste, tu ne pense qu'a jetter ton passé sur le dos d'un autre. Si t'en a vraiment marre, il te reste encore plein de balles dans ton flingue!*

Nao détourna le regard, et dit:

"C'était pas mal ce que t'a fait tout a l'heure. Tu aime te battre ?"

*Ouh ! Ca c'est très interessant comme question Nao! bravo, ça va le mettre en confiance ça....*

Zoreck prit plusieurs gorgées de bière. Elle était correcte, de plus il avait soif après avoir un peu bougé. Après tout, passer son temps à faire des pirouettes ou à marcher sur les mains ça travaille. Le jeune homme était avachi sur sa borne, pensif, le goulot de sa bouteille tenu par le bout des doigts et qui pendait entre ses jambes. Il releva la tête vers Nao lorsqu'elle s'approcha.

"... J'avais arrêté un moment avant d'arriver au pensionnat... Mais depuis que j'ai rencontré une autre personne, ça me revient... Le plaisir de briser la nuque à quelqu'un... le sang qui coule sur les doigts... Ça me répugne de faire tout ça, mais c'est tellement excitant! Comme si, un autre moi s'amusait vraiment."

Le jeune homme regardait sa main. Aucune trace de sang, et pourtant, il sentait l'odeur. Zoreck regarda Nao, les yeux plantés dans les siens et dit:

"Toi ce n'est pas la première fois... Tu avais le regard d'une tueuse, tout comme moi... Et pourtant, là, je revois peu à peu la fille que j'ai rencontré dans la rue... Tu veux t'asseoir?"

Le jeune homme se décala un peu sur l'endroit où il était assis et montrait la place en souriant. Elle avait vécu quelque chose, c'était certain. Après, quoi, si elle voulait le dire elle le lui dirait, sinon, tanpis, il ne se plaindrait pas. Pourtant, il avait une certaine envie de la connaître. La personne l'intriguait.