J'avais les yeux fermés pendant que Marthyms me suivait.
J'imaginais les couloirs que nous traversions remplis de rires d'enfants, de sourires et de gaîté, comme auparavant.
Ce n'est que lorsque j'ai senti l'air chaud, et presque pur du printemps que j'ai ouvert les yeux.
J'ai regardé autour de moi, l'odeur de mort avait disparu l'espace d'un instant.
Il m'a déposée au pied de cette porte, nous sommes restés silencieux un moment.
Je voulais profiter de chaque instant de répit que m'accordait la douleur.
Mon regard se tourna vers le ciel, un ciel si bleu qu'il vous en déchire le coeur rien que par sa grandeur.
Le soleil brillait, et ses rayons chauffaient de plus en plus. Nous serons bientôt aux périodes de canicule.
Je regardais ce coin de nature, paradis au milieu de l'horreur, j'étais simplement bien.
J'oubliais les plaques bleues sur mon corps, j'oubliais le tournis, j'oubliais la sueur.
Qu'est-ce qui était le mieux ? Avoir conscience de sa mort ou simplement dormir en attendant qu'elle vienne vous prendre ?
Le petit par terre de fleur été fleuri à présent. Je me souviens des après-midi passés avec ma famille au bon vieux temps.
Les couronnes de fleur faites avec ma mère, les longues promenades avec Chika et nos discussions qui n'en finissaient jamais.
Nos rires d'enfants...
Mes yeux brillaient à ce spectacle.
Mais uniquement parce que les larmes vinrent embuer mon regard.
"J'aime cet endroit..."
Ma voix aussi serrée que ma gorge fut l'élément qui poussa quelques larmes à dégringoler mon visage,
le vent passant sur celles-ci me fit frissonner.
Je souhaiterais rester ici éternellement.