L'art de la lessive ... >< [Yui]

Norie était en train de lire un livre étalée sur son lit. Le personnage principal venait de faire une tâche son pantalon préféré et tentait désespérément de l’enlever. Son livre était tellement idiot… Depuis qu’elle l’avait commencé, elle se demandait pourquoi elle l’avait fait … Mais là, elle lui trouva un intérêt particulier. Il venait de lui rappeler qu’elle avait une corbeille de linge sale qui attendait patiemment d’être lavé dans son armoire.
Elle ferma son livre d’un coup sec et le jeta à côté d’elle avant de sauter de son lit. Cela devait faire trois jours qu’elle aurait du faire sa lessive. Et encore une fois, elle allait oublier.
La jeune fille ouvrit son armoire et y attrapa la corbeille plus que pleine. Elle y ajouta encore deux ou trois choses à la volée, prit les clés de sa chambre (qu’elle mit dans sa poche), et son livre (parce que, même s’il était idiot, il lui fallait bien une distraction) et sortit en trombe de sa chambre.

Elle tituba dans les couloirs en direction de la buanderie en retenant tout son linge. Avec un peu de chance, elle ne croiserait personne. Elle se sentait un peu idiote.

Après avoir marché cinq minutes, sans avoir perdu aucune culotte sur la route (du moins elle l’espérait), Norie arriva à la buanderie. Par chance, il n’y avait personne. Elle n’aimait pas l’idée de faire sa lessive sous le regard des pensionnaires.
Elle balança le contenu de sa corbeille à linge dans l’une des machines de la buanderie puis la mit en marche.

Maintenant, il fallait qu’elle patiente ; dans une heure, ça serait finit. Cependant, elle ne voulait pas retourner dans sa chambre. Elle serait capable d’oublier de venir récupérer son linge. Et puis, elle n’avait pas confiance. Des pensionnaires pourraient prendre ses affaires et les mettre à n’importe quel endroit dans le pensionnat. Il faut dire que ça pourrait être tentant …

Elle s’installa sur l’un des tabourets qui se trouvaient dans la pièce et rapprocha sa corbeille désormais vide d’elle pour y prendre son livre. Elle resta un moment là, assise sur son tabouret à regarder le fond de sa corbeille. La jeune fille était persuadée d’avoir pris son livre. Elle se repassait le film en boucle dans sa tête. Elle avait pris la corbeille, y avait rajouté des choses. Elle avait pris ses clés qu’elle avait glissé dans sa poche. Puis elle avait pris son livre … Qu’elle avait posé sur la corbeille. Très vite, elle comprit. Oui, elle avait pris son livre, mais celui-ci était en train de tournoyer au milieu de tee-shirt et de culotte avec une bonne dose de lessive dans la machine qui se trouvait en face d’elle.

Norie se rua sur la porte pour pouvoir limiter les dégâts et récupérer son livre trempé avant qu’il ne s’émiette. Mais impossible de l’ouvrir.
Elle explosa de rire toujours accrochée à la porte de la machine.

Yui venait a peine d'arriver au pensionnat.
Affalée sur un des fauteuils moelleux de l'entrée, elle était en train de trancher entre deux choix de la plus haute importance. Allait-elle directement dans sa chambre -tout en sachant que si elle y pénétrait elle s'endormirait tout aussitôt- où se dirigerait-elle plutôt vers la buanderie pour laver les vetements salît au cours de cette semaine de voyage?

Après un énorme effort de concentration, la jeune fille décida de laver ses vêtements avant de prendre du bon temps. Elle se leva donc, empoigna son grand sac bleu de voyage et entreprit de trouver la buanderie.

Après ce qui lui semblât être une éternité, Yui entrevue la porte tant recherchée. Elle revint aussitôt sur ses pas et entra dans la pièce.

A la vue de ces grosses machines blanches, elle fût tout d'abord tentée d'y entrer elle aussi avec ses habits, puis se ravisât, consciente que si elle s'endormait elle ferait une mauvaise impression dès son premier jour. Elle se ravisât donc.
Yui observât la salle, de manière a obtenir un aperçu d'ensemble de l'aménagement des meubles et des personnes présentes. Elle remarqua une jeune fille d'à peu près le même age qu'elle, avec une drôle de coiffure toute rose. Elle paraissait sympathique, même de loin. Yui ne comprenait pas ce que la fille aux cheveux rose faisait; Elle était accrochée a la machine, et semblait rire. Bien que Yui se trouvait dans un état des plus comateux, elle s'avançât doucement vers la jeune fille, son sac pendu a son épaule. Apparemment, celle-ci ne semblait point l'avoir remarquée, et continuait de rigoler, agrippée a la machine.
Yui toussa pour donner a sa voix quelque chose d'humain et se pencha vers les cheveux rose de la fille en arborant son sourire le plus sympathique -Plutôt difficile en son état de fatigue.-.

" Bonjour!! Je peux t'aider? "

Yui espérait qu'elle ne l'aie pas entendue. Non pas qu'elle ne voulait pas aider, mais plutôt qu'elle avait honte de son état actuel. Ses cheveux, attachés maladroitement par un élastique trouvé par hasard, semblait avoir survécus a une tempête; Son pull, taché et effilé, tombait jusqu'à ses genoux, et sa mini jupe, seule rescapée de l'orage, avait un trou du coté gauche. Aussi, ayant oublié ses bottes près d'un arbre ou elle s'était endormie, la jeune fille marchait pieds nus.

*Je dois ressembler a la dernière des clochardes, accoutrée ainsi. Ça m'apprendrat de m'endormir n'importe ou...*

Norie avait un fou rire nerveux. Elle n’avait jamais rien fait de plus étourdi de toute sa vie. Et le fait d’imaginer ses vêtements avec pleins de bouts de pages détrempés la faisait encore plus rire. Dire qu’elle était venue ici dans le but de les laver … Cette ironie du sort ne pouvait stopper son fou rire.

Soudain, elle entendit une voix derrière elle. Elle n’avait pas vraiment saisi le sens de la phrase, mais elle avait entendu quelqu’un. Elle sursauta et son rire s’arrêta net.
Elle tourna la tête en direction de la jeune fille qui venait de lui adresser la parole et écarquilla les yeux en la voyant. La voyant sourire, elle se reprit très vite, ne voulant mettre celle-ci mal à l’aise.
Norie avait seulement était surprise par son état. Elle ne s’attendait pas à voir quelqu’un en haillons (ou presque hein …) dans le pensionnat.

Norie se releva en remarquant qu’elle tenait toujours la porte de la machine à laver dans laquelle son livre se désagrégeait. Et pour se rattraper du regard abasourdi qu’elle avait jeté l’arrivante, elle lui sourit et lui tendit la main.

« Salut ! Moi c’est Norie ! »

Elle montra ensuite d’un signe de tête la machine à laver.

« Et ça, c’est mon livre qui est en train de salir mes vêtements … »

Puis elle se remit à rire doucement. Cette phrase était totalement idiote. Elle était totalement idiote.

Elle reposa son regard sur la jeune fille en souriant.

« Excuse moi, mais j’ai pas écouté ce que tu disais … J’ai entendu, sans écouter. Ce qui semblait stupide. Mais c’est comme regarder sans voir et tout ça. »

Elle sourit.

« Désolée, parfois je dis des choses sans sens réel et sans intérêt particulier … Sinon, tu t’appelles comment ?! »

*Et bla bla bla … Faudrait vraiment que je me mette à réfléchir avant de dire n’importe quoi.*

Elle sourit à la jeune fille pour la énième fois comptant bien lui montrer qu’elle n’était pas antipathique et qu’elle ne jugeait pas par rapport à l’apparence des gens.
Norie avait également décidé de ne poser aucune question sur l’accoutrement de l’élève devant elle, afin de ne pas l’embarrasser. De plus, elle avait l’air exténué. Elle ne voulait pas la noyer sous trois tonnes de questions comme à son habitude. Elle pouvait s’imaginer beaucoup de choses sur le pourquoi du comment... Et elle préférait que la jeune parle d’elle-même. Ou pas, selon son envie.

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