I tilled the sorrows of stone...[libre]

Ses pas résonnaient lourdement sur le pavé de l'église. Mon Dieu, que faisait il ici ?
Le tendre soleil de février passait à traver les vitraux colorés, tandis que sa silhouette, sombre et floue, avançait dans la nef.
Ses deux yeux d'un bleu clair, immenses, étaient fixés sur le sol, tandis que ses mains étaient plongés dans ses poches. Ses grandes mèches de cheveux d'un blond tellement clair qu'il en paraissait blanc, tombaient sur son visage d'une pâleur extrême.
Le jeune Lord arriva devant l'autel, et regarda les fleurs qui étaient posées dessus, et la flamme vacillante des bougies.
Il resta là un petit moment, debout, sans rien dire, sans rien faire.
Puis, finalement, alla s'assoir sur le premier banc, au tout premier rang -la seule fois de sa vie où il soit au premier rang de son pleins gré-.

L'église était déserte. Les longues colonnes, blanches et majestueuses, s'envolaient vers la voûte.
Akira goûtait au calme des lieux, emporté dans des pensées auxquelles personne n'aurait jamais accès.
Il sortit les mains de son vêtement noir, et les regarda longuement. Il fronça légèrement les sourcils, et effleura quelque chose dans son cou, caché habilement par le col de son pull.

Puis, finalement, il sombra au sommeil.

"Tiens tu es là ?"
"Hein ?"
"Ne dis pas "Hein" comme ça, Akira, c'est impoli."
"Hmm, pardon."
"Oh allons, ne me regarde pas comme ça..."
"Qu'est ce qu'il y a encore ? Et d'abord, qui es tu ?"
"..."
"...J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?"
Apparament, oui. Son visage, déjà si flou, sembla s'éloigner un peu plus.
"Tu es toujours un gamin, Akira."
"Mais je..."

Le retour au monde réel fut difficile, plutôt violent, en fait, car il manqua de tomber du banc.
Il frotta ses yeux ensommeillés. Il était fatigué à ce point ? Sûrement à force de passer des nuits blanches à errer nul part.
Mais ce rêve... A chaque fois, c'était la même chose, sa silhouette floue, incertaine, il n'arrivait pas à discerner ses traits. Seule sa voix était claire : légère, féminine, enjouée, un peu triste parfois.

Une grosse larme coula sur la joue d'Akira.
Il l'attrapa avec curiosité. Une larme ? Depuis combien de temps n'avait il pas pleuré ? Et d'abord, pourquoi pleurait il ? Qu'est ce qu'il faisait là, d'ailleurs ?

Le gamin, d'habitude si effronté, si sûr de lui et de sa formidable intelligence, sourcilla, inquiet, agité.
Il se leva, un peu plus violement qu'il ne l'aurait voulu, et renversa une pile de missels qui était posée là.
Il regarda, désolé, le désastre, et entreprit de les ramasser. Mais alors qu'il allait se baisser pour ranger les livres, son regard bleu océan se posa sur une silhouette qu'il n'avait pas vu avant. Son geste se suspendit dans le vide, comme si le temps s'était arrêté.

Sama qu'est-ce que tu fais là... je me repentis. Et puis quoi encore? ferme la s'il te plais.
Cela faisait plusieurs que la jeune femme ne trouvait pas de paix intérieur. Elle avait des soucis de la taille d'une montagne et se trouvait totalement désemparée devant un tel tas. Elle avait jusqu'alors toujours compté sur sa soeur pour la protéger, mais voilà que celle-ci venait de lever sa responsabilité de sécurité vis à vis de sa petite soeur.
Sama se retrouvait donc seule, livré à elle-même.
Mais ce n'était pas une fille responsable et ce qu'elle faisait perdait son sens. Pour le moment, tout ce qu'elle voulait, c'était retrouver la paix avec elle-même. Mais elle ne devait pas s'y prendre comme il se devait.

Vêtue d'une grande robe ample et chaste, elle venait de passer les portes lourdes et épaisses de l'Eglise. Aucune croix n'ornait son cou car elle n'avait jamais été baptisé. Mais ne disait-on pas que Dieu acceptait tous ici?
La tête baissée, elle s'engagea dans l'allée principale du bâtiment et chercha du regard quelqu'un qui pourrait être ce qu'on appel un prête.
Au lieu de cela, ce fut un fatra qu'elle rencontra. Quelque chose venait de tomber avec un grand bruit et un jeune homme était affairé à tout ramasser.
Elle se dirigea vers lui et remarqua qu'il c'était arrêté dans son mouvement en la défigurant.
En temps normal, elle aurait sourit avec un air un peu coquin, mais elle n'était pas dans la bonne position pour faire une telle chose. En temps normal aussi, elle aurait laissé le jeune homme dans sa mouise.

Mais elle arriva près de lui, s'agenouilla, et l'aida à ramasser tout ce qui était à terre.

"Je vais vous aidez..."

Sa voix était faible et douce, mais elle n'avait pas croisé une seule fois le regard du jeune homme.

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