~Nouvel arrivage~

Un papier entre les mains, des valises aux pieds, un jeune homme regardait l'énorme bâtiment qui lui faisait face. Il fixa le petit bout de papier et soupira. C'était en effet la bonne adresse. Étrangement, ça ne semblait pas le réjouir. Il s'attendait à quelque chose de plus petit. Voilà que s'était entre ses immenses murs qu'il devait refaire sa vie, réputation, etc. Sei Ryukai. Vêtu de son habituel chemise blanche et cravate noire attachée lousse et de son pantalon noir également. Le jeune rangea le papier prestemment dans sa poche, le chiffonnant au passage puis attrapa ses bagages qu'il souleva avec peine. Il avança jusqu'à la porte qu'il poussa du coude. La grande porte grinça sur ses gons et s'ouvrit lourdement sur un hall gigantesque au plancher de marbre brillant de netteté.

-Waouh! échappa-t-il, ébahi.

Il fit un pas dans cette nouvelle institution, dans cette nouvelle vie. Il regardait autour avec un tel émerveillement que toute sa peur, son appréhension s'envola. Il y avait une foule dense en ces lieux et son regard se perdit parmi ses jeunes qui passaient, parlaient bruyament, leurs voix se répercutant sur les parois lisses et polies des murs aux motifs extravagants. Sei trouvait bien étrange de se sentir si seul parmi tant de gens. Il fit un pas et fut bousculé de l'épaule par un jeune qui s'empressa de s'excuser avant de poursuivre sa course. Ses lunettes glissèrent de son nez avant de percuter le sol en un bruit métallique qui se perdit dans la cacophonie de la foule. Sei se pencha immédiatement et chercha ses lunettes en priant que quelqu'un ne marcherait pas dessus par inadvertance.

Aujourd'hui, c'était le jour des visites, pour les élèves qui restaient toute l'année non-stop. Les familles et amis ayant voyagé longuement pour arriver jusqu'ici s'amoncelaient dans le hall, ne sachant par où passer pour rejoindre leur enfant. Et ça entrait, ressortait, criait... de l'excitation pure que la jeune femme au yeux gris ne pouvait comprendre.
D'un air neutre, elle s'était assise sur une chaise parmi tant d'autre, dans un coin du hall, attendant. La porte d'entrée à côté d'elle n'arrêtait pas de s'ouvrir et de se refermer pour laisser passer des têtes qu'elle ne connaissait. Les courants d'air lui léchait désagréablement le dos, mais elle était bien décidée à rester assise ici, en l'attendant, si elle venait. Sa petite soeur... elle ne la reconnaîtrait peut-être pas, à cet âge, on change beaucoup.
Kaïra ne cessait de parcourir des yeux la foule, tentant de rencontrer le même regard qu'elle connaissait si bien, celui de sa cadette. Mais rien, et ce depuis bien 1 heure qu'elle attendait sagement ici. Elle ne pouvait lui en vouloir, elle ne l'avait pas prévenue de sa venue... de peur que celle-ci refuse de la voir.
La porte ne c'était pas ouverte depuis bien 10 minutes, pour le plus grand plaisir de la jeune femme, mais cette trêve se rompit alors qu'un coude poussa le panneau de la lourde porte. Enfin apparu le reste de son corps, traînant ses valises difficilement. Il n'était pas dur de comprendre que c'était un nouveau.
La jeune femme fit un pâle sourire... à quoi bon, il ne l'avait même pas vu. Il regardait la foule qui se mouvait dans le hall qui paraissait étroit pour contenir si grand nombre de gent. Kaïra s'imagina un moment à quel point le jeune homme devait être impressionné... nouveau, en plein milieu d'une foule d'étrangers.
Un bruit attira son attention sur le garçon, qui venait de perdre ses lunettes. Il venait de se faire bousculer par une personne qui c'était platement excusé, mais pas assez pour Kaïra.
Résolue à ne pas le laisser en peine, elle s'approcha donc doucement, pour ne pas le surprendre. Le voyant tâter le sol de ses mains, elle comprit qu'il ne devait plus rien voir sans ses précieuses lunettes.
Elle posa un genoux à terre, s'empara délicatement des dites lunettes, et les reposa rapidement et avec agilité sur le nez du jeune homme.
Enfin, elle lui adressa un sourire chaleureux avant de s'adresser à lui.

"On y voit mieux comme ça non? "

Sei leva la tête vers la jeune femme qui s'était approchée de lui. Ses lunettes se retrouvèrent bien vite sur son nez et il sourit avec gratitude, les replaçant du doigt avec une certaine classe. Il se releva, laissant ses valises au sol.

-Merci beaucoup...même si en fait je n'en ai pas besoin...

Il sourit avec amusement. La jeune femme devait le trouver bien bizarre et aussi décida-t-il de s'expliquer.

-Mes lunettes...je ne les met que pour le style...

Il tendit la main, se demandant si elle voudrait bien la prendre pour se relever.

-Mais elles ont coûté assez cher...je n'aurais pas voulu les casser.

Kaïra se redressa avec l'aide de la main tendue du jeune homme. Les propos qu'il lui tint eurent du mal à se faire entendre, étant donné le brouhaha qui reignait dans le hall, mais elle en saisit le sens.
Elle le regarda non sans stupeur, ne comprenant pas en quoi avoir des lunettes était stylés...
Gentiment, elle lui fit la remarque.

" Tu sais... avoir des lunettes signifie avoir un handicape... la vue quoi... non avoir un style particulier..."

Un peu gênée, elle se gratta la nuque, pensant que cette rencontre commençait bien.
Un jeune homme entra dans le hall et regarda désemparé, autour de lui. Il devait chercher quelqu'un... Kaïra partit un peu dans ses pensées, avant de se reprendre.

" Au faite, tu cherches quelqu'un toi aussi, où est-ce que tu es nouveau? "

Elle posa ses yeux sur les lourdes valises aux pieds du garçon. Ces objets répondaient largement à sa question.

Sei s'étonna de la remarque de Kaïra. On ne lui avait jamais dit cela. Par le passé, on n'avait fait que lui dire que ça lui allait bien en ne lui posant aucune questions sur sa vue. Il se sentit soudainement étrange, comme mal d'avouer que cette femme aurait raison. Puis elle lui demanda s'il cherchait quelqu'un ou s'il arrivait nouveau au pensionnat.

-Croyez-moi, je ne me risquerais pas à chercher quelqu'un dans cette zizanie...

Il sourit en regardant les jeunes qui couraient retrouver leurs proches.

-Je viens d'arriver en ce lieu et déjà je me sens perdu...je ne sais même pas où aller...soupira-t-il.

Kaïra regarda attentivement le jeune homme, et sembla remarquer son changement de caractère. Du moins, la réflexion qu'il se faisait, un peu gêné de la réalité.
Elle accueillit cette état d'âme avec un léger sourire, puis baissa les yeux en écoutant sa réponse. Sa façon de parler était assez soutenue, ce qui obligea Kaïra à ne pas paraître trop pomée, pour ce, il fallait faire semblant...

"Je peux t'aider si tu veux, je connais un peu l'endroit..."

Elle lui adressa un sourire tout en commençant à prendre l'un des plus petits sacs xD. Elle lui indiqua le grand escalier d'un mouvement de tête, pour lui montrer qu'elle était prête à lui indiquer le chemin.

Sei ne put que lui retourner un sourire charmeur, appréciant l'offre généreuse.

-Merci à vous...c'est très gentil, souligna-t-il galament.

Sei porta lui-même le regard vers le grand escalier. Kaïra avait pris un de ses sacs alors qu'il ramassa sa grande valise et un autre sac un peu plus léger.

-Mais...je me croirais impoli de ne pas me présenter d'abord! se rappela Sei soudainement.

Il inclina la tête comme il était de coutume avant de se présenter:

-Je m'appelle Sei Ryukai...et vous?

Quand Sei se rappela qu'il ne s'était pas présenté, ce petit détail revint aussi à la mémoir de la jeune femme. Elle aussi, avait omit de se présenter.
Sei déclina donc son nom d'une façon très courtoise, et Kaïra s'empressa de répondre de la façon la plus droite qu'elle pouvait, s'inclinant à son tour.

"Et bien enchantée Sei, pour ma part, je m'apelle Kaïra Luina"

Elle releva la tête et esquissa un bref sourire avant de souligner un fait qui lui paraissait étrange. Si elle se souvenait bien... il la vouvoyait depuis le début ! alors elle prit la liberté de l'inviter à le tutoyer.

"Tu peux me tutoyer, si tu veux... "

Elle regarda autour d'elle, remarquant que la foule se dissipait peu à peu. Un "couloir" entre les gens venait de se former, et Kaïra profita de l'occasion pour passer.

"Tu viens ? "

Sei ne manqua pas de se dire de se rappeler de ce nom. «Kaïra Liuna...» La jeune femme s'était inclinée à son tour en réponse à sa présentation. Puis, elle l'invita à le tutoyer. On lui avait toujours appris à vouvoyer les autres mais puisqu'elle le demandait, il ne pouvait refuser.

-Bien...euh...oui, allons-y!

Et il s'engagea avec elle dans le passage entre les élèves afin de rejoindre le grand escalier menant aux étages des chambres. Il décida de tout de même rester derrière afin de la laisser lui montrer le chemin qu'il ne connaissait pas mais qu'il tâcherait d'apprendre bien vite.

La jeune femme portait joyeusement le sac de Sei, grimpant tranquillement les escaliers. Elle tourna la tête pour vérifier que le jeune homme la suivait toujours, et reporta son attention à la direction qu'il fallait prendre.
Ils arrivèrent au premier étage, ou toute l'administration prenait place. Elle parcourut le couloir, les talons de ses bottes claquant froidement contre le sol.
Elle s'arrêta devant la porte du secrétariat, et regarda Sei. C'était ici qu'il devait prendre connaissance de sa chambre, et prendre la clè de cette dernière.

"Ici, c'est le secrétariat, où tu vas prendre possession de ta chambre si tu ne cherche pas de colocataire. "

Elle poussa la porte, entra et laissa la porte ouverte pour permettre à Sei d'entrer à sa suite. Elle alla parler un peu avec la secrétaire, puis laissa la place au jeune homme, en lui souriant.

Sei suivait Kaïra avec attention, tout en jetant quelques brefs coups d'oeil autour de lui afin d'enregistrer le chemin qu'il empruntait. Il éviterait ainsi de se perdre. Le silence qui pesait entre lui et la jeune femme était lourd et le pas bruyant de la démarche de celle-ci ne faisait qu'aggraver la situation d'inconfort de Sei. Mais il conserva la tête haute, cachant habilement la sensation d'opression qui l'envahissait. Kaïra lui expliqua qu'il devait passer par le secrétariat afin d'avoir sa chambre. Puis elle était entré dans le secrétariat et avait discuté un peu avec l'employé assis derrière le bureau. Sei entra à son tour et se présenta.

-Bonjour! Je m'appelle Sei Ryukai et je viens chercher ma clé de chambre...

Kaïra alla s'asseoir tranquillement sur une chaise au donc de la petite salle du secrétariat, en attendant Sei. Celui-ci se présenta à la mademoiselle, puis elle lui remit la clè de la chambre qui lui était assigné.
Quand ils eurent finit avec les quelques petites démarches nécessaire, elle se leva enfin et attendit que le jeune homme vienne.
Elle sortit de la salle en lançant un "salut" à la secrétaire, et laissa passer le jeune homme avant de se tourner vers lui.

"Alors, elle t'as donné ton emploi du temps, et le numéro de ta chambre? "

Elle se rendit compte que le ton de sa voix était quelque peu froid... mais lui sourit aimablement pour se reprendre. Elle ne voulait pas paraître trop "méchante" par rapport à Sei, surtout qu'il ne lui avait rien fait. Seulement, elle était d'un naturel distant, quoi qu'elle fasse beaucoup d'effort.

Sei reçut son emploi du temps qu'il observa longuement puis prit sa clé en remerciant la secrétaire des lieux. Il se retourna après s'être incliné puis reprit ses bagages en main. Il s'éloigna du bureau et rejoint Kaïra qui lui demanda s'il avait tout avec lui désormais. Son ton le surprit un peu, elle semblait distante tout à coup. Mais elle sourit si aimablement qu'il jugea inutile de prêter attention à cette réponse quelque peu froide. Sei répondit tout bonnement, conservant un léger sourire.

-Eh bien oui, il faudrait que je regarde mon horraire...

Sei regarda autour de lui, le long du couloir sans toutefois y voir des numéros sur les portes.

-Où sont les chambres? Je voudrais bien m'installer un peu...ses bagages commencent à m'énerver et puis je ne voudrais pas v...je veux dire t'importuner davantage...ajouta-t-il, se rattrapant de ne pas la vouvoyer à nouveau.

Kaïra lui sourit de nouveau; il fallait qu'elle se reprenne, ce n'était pas une attitude à avoir.
Elle le regarda un moment, il vérifiait qu'il avait bien tout en main. Il lui demanda où étaient les chambres... et d'un geste de la main, la jeune femme lui indiqua le couloir qui partait sur leur gauche. Il y avait là un alignement de porte, espacées toutes d'aux moins 5 ou 6 mètres, avec des numéro étincelant sur le paneau.

"Les chambres des garçons sont ici, celui des filles un peu plus loin..."

Elle commença à s'engager dans le couloir des garçon, puis parla tout en marchant.

"Quel est le numéro de ta chambre?"

Elle se retourna pour le regarder encore, avec un petit sourire.

(Y faut que j'en choisisse un au hasard ou on nous le donne?)

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