Petit craquage au fin fond d'un canapé

Doucement, le soir apparaissait après une longue journée, légèrement fraiche par rapport à la veille. Entre la colère et la tristesse, Shinichi marchait violemment de part en part d'un couloir. Sa journée s'était avéré plus froide que le climat du jour. En effet, il n'en pouvait vraiment plus ...

Ce matin, il s'était levé tôt. Etant seul et ne se couchant donc pas tard, les grasses matinées n'était pas son fort. Il avait bien tenter de rester 10 minutes devant son ordinateur en essayant de s'en servir, mais sans espoir, c'était vraiment impossible. Il ne rangea pas l'appareil dans son carton, il n'avait même pas débranché les câbles : le jeune homme avait préféré se recoucher, tout seul ... sans néanmoins réussir à fermer l'œil.

Plus tard, il décida de s'habiller après avoir passé des heures à penser, puis sortit sur le couloir. Comme toujours, il longea le mur et peu à peu se dirigea vers la porte de Tenma. Cependant, même en frappant à la porte de sa tendre et douce, personne ne répondit, et il abandonna en étant triste de ne pas pouvoir la voir aujourd'hui ... Il décida alors de manger sans elle, voyant que personne n'ouvrait la porte au bout de quelques minutes. Au déjeuner de ce midi, il se sentit encore mal à l'aise en demandant une énième fois en dérangeant les gens pour qu'on lui lise le menu. Après avoir finalement mangé en solitaire, sans que personne n'ai pitié de lui, il partit vers les terrains de tennis. Aujourd'hui, les deux meilleurs joueurs de la ville se combattaient. Et pourtant, même en entendant l'entre choc des balles avec les raquettes et les annonces de l'arbitre, il ne trouva pas le plaisir qu'il avait pu avoir avant en regardant la stratégie des gens. Dès la première pause entre deux manches, il partit.

Il finit par diner en ville, dans un lieu par trop cher. Toujours sans compagnie, il dina en essayant de ne plus penser à ce qu'il avait vécu aujourd'hui : "oublie tout ça" se répétait-il sans cesse. Il finit par revoir dans sa tête ses anciens amis et amies, dont son ex-femme ... Il revoyait aussi le petit ami de son ex-femme .. Encore mieux, il les revit s'embrasser, tout les deux sur un canapé ... Il fut pris d'un grande colère en pensant à ça. Il stoppa subitement de manger et se leva brutalement en se criant "dégage de ma tête toi !". Il partit, mais on le rattrapa vite : il aurai bien couru, mais il ne pouvait pas, ou plus plutôt ... Il paya en s'excusant et s'en alla pour de bon ... en direction du pensionnat cette fois-ci. Il entendit en chemin des gens qui parlait de cirque et d'art, et il craqua.

Il se mit à courir réellement, tombant fréquemment, mais n'arrêtant jamais sa course folle. Il passa par le hall du bâtiment et marcha violemment vers le salon. Arrivé à destination, où un feu brulait dans la cheminé, il s'assit sur le canapé, la tête dans les mains

** Pourquoi tout ça .. Pourquoi suis-je forcé à abandonner mes passions ... L'informatique .. Le tennis ... La jonglerie et l'infographisme ...**

Il se mit à pleurer sans un bruit, les larmes humidifiant le sol.

** Pourquoi suis-je seul ... Pourquoi la vie est-elle si fade, si dure ... Je ne peux plus rien faire, mais aller en cours m'est impossible et je suis obligé de déranger les gens si Tenma n'est pas là ...**

Et il resta là, sans bouger, continuant à laisser couler l'eau à terre ...

Morgane se pencha. Le couloir en forme de "T" ne lui offrait que deux choix : à gauche, ou à droite. c'est dans cette direction que quelques secondes plus tôt, elle avait vu quelqu'un courir à bout de souffle.
Evidamment, la curiosité est un vilain défaut. Mais ce n'était pas la dernière foi qu'elle jouait aux filles imparfaites, loin de là. Alors, tirant sur son pull blanc pour effacer les plis, Morgane emprunta la même branche du couloir que le garçon si pressé. La gazelle blonde, qui pour une fois ne portait pas de talons hauts mais des chaussures plates et noires, chercha à savoir où l'inconnu avait disparut.
Une pièce apparut alors à sa gauche. C'était une sorte de salon, où trônait une cheminée accueillante et magestueuse. Les flammes luisaient dans la demi_pénombre de l'endroit, éclairant quelques gouttes d'eau tombées au sol. Des larmes, visiblement.

*Ma belle, n'imagine pas que tu va te mettre ce garçon sous la dent ! Si ?*

La demoiselle s'aprocha lentement, pas à pas, faisant craquer le parquet brun et roux. Il restait visiblement assez de place dans le canapé pour qu'elle s'y installe, mais elle n'était pas sure de vouloir déranger le jeune homme. Il semblait à bouts, et ses réaction seraient peut être violentes.

*Non, il ne peut pas être violent, ça se sentirait ! L'ambiance est plus triste que tendue, allez, courage Morgane, il ne va pas te manger ! Si ? *

"Regarde moi."

Le ton de Morgane était très doux, légèrement supliant. Elle trouvait cette approche originale, et cela lui permettrai de voir le visage du garçon, caché dans ses mains. Elle voulait voir ses yeux, car les yeux disent tout, et ne mentent pas.
Debout devant l'inconnu aux chaudes larmes, Morgane se remémora certains souvenirs. Elle ne pleurerait plus. Auncune raison ne serait suffisante. Alors...Alors les autres non plus ne devraient pas pleurer.