Le petit ange déploie ses ailes [ PV Roa Valentine ]

Petit être pensif , jeune adolescent , bel ange qui veut déployer ses ailes ...

Noa venait d'arriver devant le pensionnat. Un magnifique et énorme portail se tenait là, devant lui, le poussant à tourner la tête à droite puis à gauche, et il recommencait mais à gauche puis à droite. Il ferma les yeux quelques instants ... il était toujours là , la porte de l'épanouissement qu'il l'avait surnommé. Etonnant diriez-vous, mais comment réagir quand on a vécu dans un tout petit village où il y a à peine l'eau courante ?

L'adolescent au physique angélique , plus souvent surnommé " le petit Ange ", était quelque peu déboussolé. Il s'asseya sur le trottoire qui longeait le portail , sorti de son sac une feuille et un crayon puis commenca à écrire.

" Dear Dad and mom,

Je suis bien rendu. Le trajet a été long et éprouvant, j'ai pensé tout ce temps à vos sourires , votre joie de vivre, cela me manque déja.

Mom, ne t'inquiète pas pour moi, ici je serais bien. Je me suis quelque peu perdu, par ci, par là, un mauvais sens de l'orientation ou bien peut être ... des doutes, de la peur. Je ne sais pas vraiment mais j'ai besoin de temps, le contraste se fait vite sentir. Mais ... un Ange n'a t'il pas besoin de temps pour apprendre à voler ?

Prenez bien soin de vous , à très bientôt , je vous aimes.

Votre petit Ange. "

Noa plia la feuille , la rangea dans son sac : il la posterait plus tard, le petit Ange devait vite aller voir en quoi consistait ce pensionnat , il voulait en découvrir chaque parcelle. C'est alors qu'il se décida, prenant son courage à deux mains, une bouffée d'air frais , le petit Ange se lancait. Comme s'il avait déployé ses ailes dans l'immensité du ciel, dans l'inconnu. Peu importe ce que cette école allait lui réserver , ce que le destin déciderait pour lui. Il était prêt , oui , il voulait grandir , s'épanouir , s'amuser , prendre des décisions ...

Le moment était venu, le but était atteint : le petit Ange avait brisé ses chaînes.

Adolescent sombre et mystérieux, jeune homme au passé perdu, humain que l'on tenta de changer en arme de guerre...

Ah... Depuis combien de temps ces yeux n'avaient-ils pas parcouru le ciel azuré, courant le long de la voûte céleste pour observer la masse blanche et cotonneuse contrastante qui flotte dans le ciel, gigantesque masse impalpable errant sans fin dans le ciel lumineux. La fumée de la cigarette qu'il s'était coincée au coin des lèvres le sortit progressivement de sa rêverie, le panache de fumée passant sous son regard, voilant un court instant le panorama céleste que Roa avait entrepris d'observer. Il poussa un soupir somnolent, s'évadant de la torpeur dans laquelle il s'était laissé sombrer, tout à son observation des nimbus éclatants qui peuplaient les cieux en cette belle journée. Il s'étira, poussa un bâillement, fit habilement tomber les cendres consûmées par la flamme rouge qui dansait faiblement au bout de sa cigarette avant de la reprendre en bouche, s'éveillant avec l'odeur de la nicotine lui titillant agréablement les bronches. Il savait bien que fumer de la sorte réduisait grandement son espérance de vie, mais celle-ci en valait-elle vraiment la peine si l'on ne vivait pas comme on l'entendait?

Invariablement, à chaque fois que cette question lui revenait en tête, son corps criait non avec la rage de vivre à sa guise. Il laissa un sourire rêveur venir ornementer ses lèvres fines, ses yeux légèrement bridés scrutant le béton en contrebas. Il s'était perché sur un rebord de fenêtre pour observer les nuages, à un bon mètre du sol. Il portait sa veste noire à col de fourrure, au dos richement taillé pour représenter un motif de dragon de fort belle facture. L'animal onirique ressemblait assez au jeune homme, qui, sans le savoir, portait le signe de cette si noble créature. Étouffant un bref bâillement, il descendit d'un bond, atterrissant avec une grâce et une légereté féline sur le sol humide de la neige fraîchement fondue. Une brise légère vint souffler sur son visage aux traits agréables, et un nuage de fumée s'échappa de ses lèvres entrebâillées.

Fermant les yeux, il inspira longuement l'air pur de l'hiver, laissant ses poumons s'en emplir, les épurant de la fumée qu'ils abritaient. Il entendit s'ouvrir le portail d'entrée de la cour, rouillée, seul bruit dans un silence de mort. Ce ne fût qu'alors qu'il remarqua le -trop- grand calme qui régnait en ces lieux, et se souvint qu'il avait seché les cours. Bah, puisqu'il était là, autant aller accueillir le ou la nouvel(le) arrivant(e). S'avançant d'un pas léger, tentant de distinguer la silhouette frêle de Noa, il laissa son sourire s'élargir imperceptiblement. Il faisait beau, il faisait chaud. Une douce journée s'annonçait.

Douce brise de l'hiver qui portait le petit Ange dans un nouvel univers ...

Un grincement frêle et rapide laissa comprendre dans ce grand silence l'ouverture du portail : un nouvel arrivant faisait son apparition.

Noa ne cessait de chercher du coin de l'oeil chaque angle du nouveau " paradis " qui lui était offert en arborant un sourire angélique. Un peu déçu de ne trouver personne, il continuait d'avancer alors que son visage s'éclairait à chacun de ses pas : reflet du soleil ou bien instant de bonheur qu'il éprouvait ? Sûrement un peu des deux mais seul lui pouvait nous le confirmer ^^

Alors qu'il continuait de déambuler, son esprit virvoltant aux grés du vent, quelqu'un venait vers lui. Ne faisant pas attention , il continuait son envolée. Petit Ange souriait , petit Ange rêvait , petit Ange était-il insouciant qu'un monde l'entourait ? Il semblait en être ainsi, puisque, quelques secondes plus tard, le jeune homme glissait. Comment ? Eh bien voilà toute la question d'une chute, sait-on toujours pourquoi on tombe ? Pourquoi nos ailes se brisent d'un coup en pleine envolée ? ...

Le petit Ange releva la tête. Surprise !! Un adolescent aux allures bestiales, cigarrette allumée et glissée entre ses lèvres, se présentait devant lui. Ne sachant plus quoi faire, Noa rougit quelque peu et exposa un sourire niais en balbutant quelques mots.

" Vous ... vous savez que ce n'est pas bien de fumer !? ... " ^^'

S'opposant à la brise hivernale qui soufflait en sens contraire, ce fût un souffle printanier qui poussait Roa vers le nouveau venu, agitant les longues mèches noires qui encadraient son visage et faisant voleter faiblement sa queue de cheval. Le soleil se reflétait dans sa crinière couleur d'encre et y faisait danser mille nuances lumineuses tandis que chaque cheveu se soulevait, soumis aux envies du vent qui se jouait de lui. Deux grincements plaintifs successifs, caractéristiques du passage d'un individu par le portail, vinrent déchirer le silence paisible qui régnait sur les lieux. Roa, d'ores et déjà habitué à ce bruit dérangeant mais si familier, n'en tint guère compte et continua de s'avancer vers l'entrée, curieux de découvrir le nouvel arrivant et légèrement exalté à l'idée d'accueillir quelqu'un pour la première fois depuis son propre débarquement.

Le nouveau venu, à contrejour, ne pouvait rien voir de plus que la silhouette solide et élancée de Roa qui s'approchait de lui, les pans de son long manteau noir taillé sur mesure voletant derrière lui, sous le souffle de vent. En revanche, Roa pouvait désormais découvrir un adolescent encore tout jeune, qui observait les lieux d'un air perdu et émerveillé à la fois, comme s'il venait de découvrir le plus beau lieu que ses yeux aient jamais vu. Yeux qu'il avait fort jolis d'ailleurs, similaires à ceux de Roa; des pupilles luisant d'une couleur dorée, un regard perçant qui semblait lire lame, un air tranchant. Un regard de félin. La différence principale était que la rétine de Roa était imprégnée des innombrables horreurs qu'il avait vues, qu'il connaissait la véritable nature humaine. Noa, en revanche, n'avait les étoiles de la jeunesse candide et de l'innocence dans le regard.

Son visage était encore rondelet, hésitant entre celui de l'enfant et de l'adolescent, montrant la transition. Son visage était encadré d'épaisses mèches de couleur corbeau visiblement peu coiffée aux angles qu'elles prenaient, en bataille. Semblant peu envieux de se servir d'un peigne, le jeune homme s'était donc suivi d'une casquette d'un style dépassé pour cacher sa rebellion capillaire. Richement emmitouflé dans des habits épais d'un genre bien particulier, son apparence dévoilà bien rapidement à Roa ses origines britanniques.

Mais alors qu'il s'affairait à détailler le physique de l'adolescent qui s'avançait face à lui, valise au bout du bras, il se retrouva à n'être plus qu'à un mètre de lui. Noa sembla alors descendre un instant de la lune où son esprit s'était réfugié pour réaliser la présence du jeune homme face à lui, paraissant légèrement intimidé par la carrure robuste du jeune fumeur. Visiblement surpris et quelque peu effrayé par l'apparence sauvage de Roa, il ne trouva rien de mieux à dire que de décréter d'une voix si faible qu'elle fût presque inaudible que fumer n'était pas bien.

Roa esquissa un sourire amusé et étonné, riant faiblement. Il arracha la cigarette consûmée qu'il gardait calée au coin de ses lèvres et l'écrasa entre pouce et index sans plus se soucier de la flamme qui brûlait en son extrémité, puis laissa les cendres qu'il en restait s'envoler sous une bourrasque inopinée.

Effectivement... Mais malheureusement j"en ai pris l'habitude!

Bienvenue ici!

Calant quelques mèches indomptables derrière son oreille de la main gauche, il tendit l'autre à Noa d'un air avenant, bien qu'il doute que le garçon ose la serrer au vu de l'impression qu'il lui faisait.

T'en fais pas, je mords pas! Moi, c'est Roa Valentine.

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