Un... Marais. [PriVé Amane Uza]

Aven marchait depuis un moment déjà. Il en avait marre. Marre de cette école, marre de ces élèves imbéciles, marre de ne jamais pouvoir être seul, marre d'être si loin d'Hare. Hare... Merde! Quand allait-il réussir à se l'enlever de la tête? Il était ailleurs maintenant. Loin, ailleurs. Bien entouré. Dans une nouvelle école. Avec de nouveaux gens. Et de plus vieux amis. Comme cet idiot qu'il avait déjà pardonné. Aven, lui, n'aurait jamais pu le pardonner d'avoir ainsi trompé l'amour d'Hare. Aven, lui, n'aurait jamais pu être infidèle à Hare, s'il lui avait donné une chance...

Mais quelle chance? Il n'avait jamais demandé de chance. Il n'avait jamais osé faire de premier pas envers lui. Il était seulement resté à ses côtés en l'aidant, en le supportant, en l'observant, en l'aimant, et tout ça en silence. Mais peu importait maintenant. Il ne savait même pas s'il allait le revoir un jour. Il devrait se contenter des lettres qu'il recevait et des souvenirs qu'il gardait en tête.

Bref, comme je le disais plus tôt, Aven marchait depuis un bon moment déjà. Il avait traversé le terrain de l'école, avait coupé au travers du terrain de tennis en recevant deux ou trois balles dans le visage en passant, sortit de l'enceinte de l'école alors qu'il s'enfonçait dans la forêt, la traversa, arriva presqu'au bout et tomba...

Sur un marais. De l'autre côté, il y avait une partie de la ville qu'il ne connaissait pas, encore assez loin. Il voulut contourner les grandes étendues visqueuses et croassantes, aussi se retourna-t-il. Il se retrouvait maintenant devant un magnifique petit lac de boue. Son pied se prit dans une racine et il perdit son équilibre.

Situation précaire, de laquelle il aurait très bien pu se sortir si rien n'avait heurté son dos à ce moment précis. Un petit corps en mouvement qui n'était pas un poids assez important pour le faire tomber en temps normal, mais dans ce genre de situation, en équilibre sur un pied, les bras battant l'air pour revenir en arrière, la suite était inévitable.
Il tomba à plat ventre dans la boue, jurant furieusement intérieurement.

Il avait miraculeusement réussi à garder sa tête et ses cheveux hors de la substance brunâtre. Mais sa chemise bleu profond était tout à fait foutue. Même si on avait pu déloger les taches, elle avait maintenant au niveau de la clavicule gauche une belle déchirure longue d'une dizaine de centimètres. Elle avait dû s'accrocher quelque part. Colérique, il glissa ses doigts dans la fissure et tira brusquement, s'arrachant la chemise de sur le dos et la jetant plus loin. On pouvait ainsi voir les détails de son torse, la minceur de sa taille, la largeur de ses épaules fortes et ses muscles abdominaux juste assez développés.

Il se retourna, toujours frustré, vers la « chose » qui l'avait heurté - et loin d'avoir de bonnes intentions...

élève nouveau(elle) Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 19/06/2007

Uza ne savait même plus la raison pour laquelle ses pieds l’avaient conduit jusqu’ici, un petit marais. Peut-être avait il besoin de calme et de repos… Il ne savait pas, mais laissa bien vite échapper ses pensées, presque insignifiantes à présent ; Il se trouvait bien là. Il s’assit quelques minutes, sur un tas de branchages… Essayant de ne plus penser à rien, et de se laisser complètement aller. Le vent glissait sous sa chemise, et jouait dans ses cheveux, le jeune androgyne ferma les yeux et sourit. Sa petite rêverie fut soudain dissolue par un petit bruit qui effraya le jeune garçon. Les yeux toujours à demi clos, il se releva, et s’approcha de la provenance du bruit suspect : Un petit buisson. Le jeune homme de nature curieuse, s’approcha, le visage imperturbablement souriant. Le garçon le fouilla quelques instants, quand soudain un bruit un peu plus haut que les précédents le surpris.

Miaou !!

Le jeune et mignon Uza s’épouvanta… Mais revint bien vite à la réalité ; ce n’était qu’un chat. De surprise, il s’emmêla les pieds, et s’affala lourdement sur… Quelque chose de mou… Il se tourna, abasourdi, croyant en premier lieu atterrir sur le sol terreux des alentours du marécage. Et non … Il avait bien heurté quelque chose de mou… Il tourna la tête, et aperçut un jeune homme, torse nu, dont le reste des vêtements qui lui restait sur le corps, était légèrement boueux. Les cheveux clairs, le teint également, le jeune homme aurait pus plaire à notre jeune androgyne, si seulement il n’avait pas eu cet air si effrayant sur le visage en regardant notre jeune homme.

Euh…

Ce fut le seul mot que Uza pu sortit avant de se faire embarquer dans le liquide brun et visqueux qu’était la boue.

Aven s'était en effet laissé légèrement emporter par ses émotions négatives. Il s'était retourné, furieux, pour voir que la « chose » qui avait causé sa perte était une petite fil... Attendez, c'était un garçon?
C'était encore pire!
« Euh... » C'est ce que le petit avait à dire pour sa défense.
L'homme aux yeux bleus comme le ciel tendit le bras, prit le nouvel arrivant par les cheveux - oh! quelle violence! - et le tira vers le bas. Celui-ci se retrouva donc lui aussi couvert de la substance désagréable, et même baignant dedans.
« Rien de mieux qu'un bain de boue pour la peau. »
Il avait dit cette phrase avec ironie, mais aussi avec une voix glaciale à vous dresser le poil des orteils. Il soupira ensuite de soulagement, croisant les bras et fermant les yeux, ses deux pieds solidement ancrés au fond du petit lac de boue. Le liquide brunâtre lui arrivait presque aux hanches à l'endroit où il était. Il devrait retourner au pensionnat pour se laver... Maudit soit ce petit écervelé! songea-t-il.

élève nouveau(elle) Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 19/06/2007

Le jeune homme se retrouvait maintenant à nager dans ce bain de boue ; l’odeur était infecte, mais l’aspect gluant de c’est chose brunâtre l’était encore plus. L’inconnu se moquait de lui !
Et cela Uza ne le permettait pas ; Il lui sauta sur le dos, en lui attrapant les mains, essayant de le faire vaciller en utilisant le poids, malheureusement Plume, de son corps.
L’androgyne n’était pas très musclé, le sport n’était pas sa tasse de thé, malgré quelques facilités, au niveau souplesse. Mais Amane Uza ne battait pas le jeune inconnu en comparant leur force. Le brun était deux fois plus grand que lui, et avait également quelques kilos en plus, que notre jeune androgyne.
Malgré son handicap, Uza ne comptait pas se laisser faire ! L’adolescent devait lui faire regretter son geste … Coûte que coûte… Il pressa la tête de l'inconnu, bien décider à lui faire goûter cette étrange mixture...

Aven sentit dans son dos une éclaboussure, puis un petit être s'accrocher à lui. Il le réalisa surtout au moment où il vit le petit lui empoignant les bras pour tenter de le faire basculer, car le poids « malhreusement plume » de l'androgyne n'avait pas permis au jeune homme de sentir ce poids sur ses épaules.
« Tu n'as pas compris... hein? »
Il se contenta d'écarter un bras pour se libérer de l'emprise d'une des mains délicates du garçon et passa sa main au-dessus de sa propre épaule pour attraper le chandail d'Amane et le tirer. Le petit fit un court vol, passant par-dessus la tête d'Aven et atterrissant à nouveau dans la marre de boue, juste devant l'homme aux cheveux violets.
Malheureusement, à la suite de cet atterrissage, Aven reçut d'autres éclaboussures boueuses et cette fois, l'une vint rejoindre son oeil.
« Argh! » se contenta-t-il d'hurler.
Il amena ses deux mains à son visage, les yeux clos et l'oeil droit douloureux. Il se recula d'un pas, mais la résistance que la substance lui offrait le laissa dans un équilibre précaire, une fois de plus.

élève nouveau(elle) Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 19/06/2007

« Maieuhhhhh » Cria le jeune androgyne qui avait été de nouveau éjecté dans la mare de boue.

"Qu’est ce que j’ai fait ?" Continua t’il en hurlant. La substance brunâtre ne recouvrait plus vraiment son corps, elle avait à présent pénétré ses vêtements, et lui couvrait ainsi la peau. Amane avait froid, la substance était glacée. Il était sale, et gelé.

Profitant que le jeune homme qui l’avait attaqué, ne voyait plus rien, le jeune androgyne amassa une boule de substance mi brunâtre, mi grisâtre, et s’approcha du jeune homme en titubant. Il lui écrasa sur le haut du crâne, en veillant bien à ce que l’adolescent en soit totalement recouvert. Uza n’avait pas réellement réfléchit à son geste, mais il voulait lui faire regretter. A vrai dire, l’inconnu ne pouvait plus lui faire la même chose, parce qu’entre les deux, Uza était vraiment le plus sale. Uza se mit alors à penser… Et si l’inconnu lui en faisait avaler ?

Uza prit peur, et tituba jusqu'à la terre ferme. Il monta sur le sol dur, se débarbouilla rapidement. Avant d’entendre une voix le rappeler à l’ordre, et l’attirer, encore une fois, vers le marais.

Alors qu'il tentait désespérément et violemment d'essuyer ses yeux pour en retirer un maximum de cette désagréable boue, il sentit s'écraser sur son crâne une poignée de substance nauséabonde. Le semi-liquide coula tout au long de son visage, côtoyant ses lèvres et tombant dans son cou. Il grogna, serrant des dents sans pouvoir voir où était le petit homme qui lui faisait subir ce traitement. Il s'essuya encore les yeux jusqu'à pouvoir entrevoir l'environnement. Il vit le petit qui courait en titubant jusqu'au bord du marais pour commencer à se nettoyer légèrement.
« Oh non! » murmura-t-il avec un léger sourire en coin et un regard meurtrier.
Il s'élança, largement ralenti par la texture de la substance gluante qui recouvrait maintenant son corps en entier. Il eut tout de même le temps d'atteindre Amane avant qu'il ne puisse aller trop loin.
Il arriva dans son dos et passa rapidement son bras autour de la taille du garçon. Il le tira brusquement vers lui et son dos fragile heurta la poitrine d'Aven. Il passa, cette fois, un peu plus doucement, son autre bras autour de ses épaules, près de son cou - mais sans l'étrangler.
Il le tenait fermement contre lui et, étrangement, il sentit des chatouillements dans son estomac. Il leva les yeux vers le ciel. Le soleil était encore loin de se coucher. Qu'était-ce donc alors qui lui causait cette sensation étrange?
Il revint au but premier de sa prise, et ignorant sa gêne soudaine, il se jeta dans la marre de boue, atterrissant sur ses pieds mais se penchant légèrement pour immerger complètement le corps de son « adversaire ». Lorsqu'il en eut assez de voir de petites bulles remonter à la surface, il relâcha son emprise.

élève nouveau(elle) Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 19/06/2007

Le jeune androgyne se fit attraper par le dos, mais ce ne fut pas de manière violente. Dans d’autres termes, il aurait rougit de cet acte. Mais là, vu ce qu’il en suivit, il eu pas le temps. Et de toute façon la rougeur n’aurait pas été visible, vu la substance brunâtre qui lui recouvrait à présent le corps. Il essaya vainement de se débattre. L’inconnu le plongea ensuite dans le liquide visqueux, et fit en sorte qu’il y reste. Le jeune homme était effrayé. Il avait atterri au fond de la vase, et le liquide était plus visqueux. Uza avait la tête dedans. Quand l’androgyne ne sentit plus les mains de l’inconnu sur son corps, il essaya de remonter. Malheureusement, ses pieds étaient enfoncés dans la vase, et il était alors impossible de remonter. Il remonta malgré tout ses mains, qui arrivèrent à l’air libre, et cherchèrent un point d’appui pour pouvoir le tirer. Il tâtonna dans le vide quelque instant avant d’attraper doucement quelque chose. A l’aide de ses bras, le jeune homme remonta, à moitié suffocant par le manque d’air, il se tira jusqu'à l’objet rencontrer et le serra de toutes ses forces. Il arriva enfin à la surface, et bondi sur la chose attrapée. Il respirait mal, très mal. Des larmes coulèrent sur ses joues, tandis qu’il restait toujours serré contre l’objet. Il lui fallu quelques instants pour apercevoir que la chose en question était l’homme qui lui avait fait subir tout cela. Il s’en fichait. Il avait de la boue dans la gorge, et ne voyait plus rien. Il resta serré doucement contre l’inconnu, les yeux fermés, essayant vainement de respirer.

Comme je le disais, Aven relâcha son emprise, mais cela ne conduisit en rien. Le garçon ne remontait pas à la surface. La surface gluante restait désespérément immobile et rien n'en sortait. Aven fronça les sourcils. Un soupçon d'inquiétude traversa son esprit en un éclair, et il se pencha pour tenter de creuser un peu dans la boue et d'y trouver un membre, une tête, un pied, un nez, une fesse, n'importe quoi. Avant qu'il trouve quoi que ce soit, il vit deux petites formes sales et dégoulinantes sortir de l'eau et s'accrocher à lui: il vit que c'était des mains, et ces mains s'accrochaient désespérément à son tronc. Après un moment d'hésitation, il empoigna les avants-bras qui commençaient à émerger de la surface et tira dessus de toutes ses forces. Le petit homme finit par émerger petit à petit et, à la grande surprise du grand homme, bondit sur Aven pour s'accrocher à lui.
Ce dernier ne bougea pas. Sa bouche était légèrement entrouverte et ses yeux surpris restaient grands ouverts. Il serra les dents et déglutit avec peine, ses joues, malgré la boue qui les couvrait, devenant rouge vif. Il devait avouer que cette fois, il en avait peut-être fait trop... Ce petit était frêle et sans défense, alors que lui, grand et costaud, allait le mettre dans de sales situations...
Mais que se mettait-il à penser? Depuis quand se souciait-il des autres? Ce sale rat était simplement venu le déranger alors qu'il essayait d'être tranquille! Il méritait bien ce qui lui arriv...
Aven ferma les yeux doucement. Sa tête s'était vidée d'un coup. Il passa ses bras autour du corps léger accroché à lui et le serra doucement, rougissant encore un peu. Les papillons dans son estomac virevoltaient avec grâce en lui chatouillant le ventre. Il marcha lentement en direction de la terre ferme. L'androgyne semblait encore un peu suffoquer. Lorsqu'il arriva sur un plancher dur, il recula un peu la tête et caressa doucement le visage du garçon pour enlever la crasse qui pouvait bloquer ses narines. Il le serra ensuite contre lui et recommença à marcher lentement, cette fois vers le pensionnat.
« Voudrais-tu... »
Il se tut. Il allait demander à Amane s'il voulait aller prendre une douche, mais il se dit que cela ressemblait trop à une invitation coquine... Il se contenta de rougir à nouveau.

élève nouveau(elle) Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 19/06/2007

Uza sentit la douce étreinte du jeune homme sur son corps, ses larmes continuaient de couler à flots. Il essaya de prononcer quelque chose, en se raclant la gorge, mais dans un premier temps se fut complètement incompréhensible. La couche de boue dans sa gorge était tellement épaisse qu’il pouvait à peine respirer. Le jeune androgyne s’efforça de cracher le tout, et se serra contre le jeune inconnu.

Pardon…

Pleurnicha t’il en passant ses bras autour du cou du jeune homme. Tout ça n’était qu’un accident, malgré cela il trouvait que la réaction qu’avait eu le jeune homme avait été normale. Le jeune inconnu caressa doucement le visage du jeune garçon, pour en enlever le surplus de crasse boueuse, et Uza fit pareil. A l’aide de ses petites mains, il caressa la visage de l’adolescent, et ramassant le surplus de boue brunâtre. Détaillant par la même, chaque parcelle du visage du jeune garçon si proche de lui. Il rougissait. Ses joues étaient rouges. Uza se sentit alors gêné, intimidé par la proximité de leurs deux corps.

Le jeune homme, se leva ensuite, et aida le petit Uza, à faire de même. Maladroitement, il se leva, mais manqua de tomber, la boue envahissait même ses chaussures, et il n’était pas vraiment possible, voir quasi-impossible de gesticuler. Il se serra maladroitement sur le jeune homme, n’ayant plus qu’une unique solution, qui consistait à prendre son bras pour appui.

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