Vive la cornemuse, vive la joie de vivre ! [PV]

Il ne savait pas vraiment exactement ce qui le poussait à se rendre ici, au juste. N'empêche qu'il y était, debout sur le sable de la plage, orné de magnifiques reflets pourpres. Au loin, le soleil achevait sa course sur ce côté-là de la planète, projetant ses derniers rayons.
Dans quelques minutes, il aurait disparu derrière la ligne de l'horizon, cette frontière intangible qu'on n'atteint jamais, même en marchant dans sa direction. Il se mit à sourire, sans raison apparente. Il portait une cornemuse sur le flanc droit et une flûte traversière dans la main gauche. Queques vers lui vinrent à l'esprit, il les fredonna de plus en plus fort, jusqu'à les crier dans le Silence de la mer, accompagnant d'une voix juste le roulement du ressac. Il se mit à courir, l'eau lui léchant les pieds, en criant et riant à la fois.

" - La petite clope qui tue le spleen
Vient de me réveiller un air.
Quelques accords que j'assassine
Sur lesquels je pose mes vers...
Sans les casser je les entasse
Dans des octosyllabes morts,
En attendant que je trépasse
D'en avoir apprécié le corps...

Il s'arrêta, parut chercher pensivement une suite, puis se remit à courir en chantant à tue-tête :

" - Je divague je me ratatine,
Je vois mon avenir en vin.
Toutes mes émotions s'avinent,
Mes vers en deviennent divins.
Sur mes mots je pose mon prose
Et propose un deal à la Lune,
Que Pierrot nous lâche les choses,
Et qu'il veuille nous laisser sa plume...

Sans s'arrêter de courir cette fois, il continua en pensant à elle, cette fille dont il ne connaissait même pas le nom et qu'il aimait à la folie :

" - Et ce soir si ma muse est brune,
Je voudrais la boire sur lie.
Ne garder d'elle que l'écume,
Le souvenir d'un oubli...

Il s'arrêta de chanter et de sourire, s'étendit dans le sable en posant ses intruments à côté de lui, éclata de rire, chantant d'une voix douce ces derniers vers. Tout son esprit était tourné vers elle.

Il ferma les yeux.
Et sourit.

[HRP: une cornemuse ?...Tu me prends par les sentiments là ! Tu parle à mon petit coeur de bretonne !:p
Pour la peine, je te réponds ! Ca va être encore plus pourrit ! XD ]

Yukie marche silencieusement sur l'étendue de sable, les yeux dans le vague.
Le vent joue librement avec ses mèches. Ce n'est même plus la peine de les attacher, elle les a coupés trop court pour qu'il y ait quoique ce soit à nouer.
Elle est d'humeur morose, pas vraiment maussade, pas totalement mélancolique non plus...
Juste un peu triste...
Elle n'a pas oublié cette nuit étrange où elle a croisé un ange.
Elle n'arrive pas à oublié la sensation de ses lèvres, et elle frissone à chaque fois qu'elle y resonge.
Il y a toujours cette douleur indicible dans son coeur.
Elle ne comprends pas pourquoi. Elle ne connait pas son nom, c'est à peine elle a vu son visage... -A cette pensée, elle sourit...Un visage androgyne... un visage d'ange..-a peine échangés quelques mots...
Pourtant elle aspire à sa présence. Elle a besoin de lui, elle ne sait comment l'expliquer, il apporte la douceur et la paix à son coeur -son coeur tout mâchouillé, comme un nuage-.

Ses pieds se laissent chatouiller par le sable blanc.
Ses yeux regardent désespérément le sol, ignorant la beauté infinie de l'océan si proche.
Qu'a t elle fait de la chemise ?
...Bonne question. Elle a oublié.
Elle a oublié le reste de cette nuit. Le lendemain, lorsqu'elle a reprit conscience, elle se trouvait dans son lit, dans sa chambre, près de Sakura, comme d'habitude.

Mais il a disparu dans les ténèbres. Alors, le début de cette nuit, il vaut mieux elle aussi l'enfouir dans les tréfonds de sa mémoire.
Mais depuis, elle a toujours un peu peur, et son coeur lui fait mal.
Elle essaye d'être heureuse.
Elle croit y arriver.

Cependant, depuis quelques jours, elle reste souvent seule, la mort dans l'âme, les yeux troubles, l'esprit vide de toute pensée.
Il lui manque quelque chose.

Finalement, elle interrompt sa marche au bout de la plage.
Elle finit par tremper ses pieds dans l'eau glacée, s'abandonnant aux caresses des vagues contre ses jambes.
Elle a relevé son corsaire, et puis, après tout, tant pis si il finit mouiller...

Elle sourit, en respirant l'air iodé, en sentant la chaleur intense du soleil sur sa peau, le cri des vagues, le bruit des mouettes (et non l'inverse =3 ), la caresse du sable, le cliquetis des galets...
Elle ferme les yeux. Ses joues, d'ordinaire si blanches, se teinte de rose aux rayons intenses de l'astre du jour.
Son prénom signifie neige...Et c'est ce qu'elle est... Un flocon de neige qui va bientôt s'évanouir à la chaleur estivale qui règne sur cette plage.
Elle regarde autour d'elle, et c'est à peine si elle fait attention à cette silhouette allongée sur la plage, plus loin...

[^^. Mais là, c’est vraiment du mensonge puisque je ne sais pas jouer de la cornemuse, ni même de la flûte, tiens, maintenant que j’y pense… xD]

Le rire du jeune homme finit par s’éteindre, le silence revint. Il se redresse légèrement sur un coude et contemple le coucher de soleil, très beau, qui se présente à lui. Sa main droite caresse distraitement la peau gonflée de la cornemuse, ses yeux gris caressent distraitement l’horizon de leurs regard rieurs. Pour la première fois depuis longtemps il se sent vraiment vivant, il n’est pas seulement une ombre, il est Dark Stuneo, 17 ans et demi et 1 mètre 80, orphelin et alpiniste. Ce sentiment de plénitude, il y goûte avec une satisfaction sauvagement heureuse. Il a envie de crier, de chanter, de rire mais il se contente de sourire, c’est déjà pas mal. Pourtant, une drôle de sensation vient gâcher un peu ce bonheur, en fait, il pense à elle, à son comportement de la dernière fois, à son cri qu’il avait entendu alors qu’il courait sous la pluie, à sa douleur à ce moment-là, à son incapacité à faire demi-tour. Il rejette toutes ces pensées en bloc, refusant de se remémorer cet instant magique passé en plein orage avec la fille de ses rêves.

Machinalement, il cherche d’autres vers pour poursuivre son alexandrine inspiration. Mais il a épuisé son quota de chance et d’inspiration pour la journée, et rien ne lui vient à l’esprit. Légèrement frustré, il chantonne doucement en japonais une comptine enfantine qu’un jeune chanteur japonais lui aussi avait reprise il y a peu.

« - Boku wa kodoku de usotsuki,
Itsumo yume bakari miteru…
Kimi wa kidzuite’nai furi,
Dakedo soredemo dakishimeru n’ da…

( )

Il s’arrête de fredonner, regarde la fin de la course du soleil, il fait de plus en plus sombre. La température, elle, ne chute pas. Il a un peu chaud comme ça, déboutonne sa chemise et la jette tout compte fait dans le sable, à côté de sa cornemuse. Un léger vent se lève, agite ses longs cheveux sur son visage. Il lâche un petit rire - décidément, il ne fait que ça, aujourd’hui - , et sort un élastique de la poche droite de son jean, après une brève recherche. Puis il entreprend de nouer ses cheveux en une tresse brune qui lui arrive entre les omoplates. Il laisse cependant quelques longues mèches souples pendre sur son visage aux traits si fins qu’on le prend assez souvent pour une fille. Il se penche sur le côté et saisit sa flûte traversière, plus longue et large qu’une flûte classique, et donnant un son plus grave et “rond”, plus doux. Il la porte à ses lèvres, en tire un fa # à tomber par terre, et regarde l’instrument avec de l’émerveillement dans ses yeux gris perle. Le son était d’une telle pureté, d’une telle douceur. Il en avait fait l’acquisition cet après-midi, en ville, pour la modique somme d’un nombre à 4 ou 5 chiffres, il ne se souvenait plus. Il entreprit donc de jouer. La mélodie était plutôt triste, mélancolique, et puisait ses origines dans les airs irlandais. Il jouait les yeux fermés, comme d’habitude, pour faire abstraction de tous les autres sens et ne conserver que l’ouïe et le toucher. Ses doigts si longs et si fins, agiles, pressaient les touches les unes à la suite des autres, les sons étaient grandioses. Quand il la reposa, il se jeta - presque – littéralement sur la cornemuse, et se met à jouer tout de suite. Il reprend le thème de la mélodie jouée à la flûte, y apportant quelques modifications tout de même, puis reprend sa flûte et termine finalement le morceau avec sa cornemuse, accompagnant les ultimes rayons de l’astre rougeoyant.

( )

Ce n’est longtemps après que la dernière note se soit estompée dans le silence de la mer qu’il ouvre les yeux. Il se sent encore plein de l’euphorie de la musique, l’élan de la mélodie qui avait vibré dans tout son corps, des sons si purs capables d’atteindre l’âme et de la bouleverser pour peu que l’on prête une oreille attentive au morceau. Il repose ses instruments à ses côtés et se rallonge dans le sable, soupire d’aise. Maintenant qu’il se sent si bien, il se permet de rêvasser, et elle vint encore le tourmenter dans ses pensées. Bercé par le roulement incessant du ressac, les infimes bruissements de la nature et l’écho de sa propre musique, - Oh, vanité… - il s’endormit d’un sommeil léger, tranquille, rêveur.

Il n’a même pas remarqué la silhouette assise dans le sable, à quelques dizaines de mètres de là.

[aaah naaan tu va m'achever là...Jsuis au bord des larmes, j'ai les boyaux qui se tordent...J'aime trop l'irlande, j'aime trop braveheart, j'aime trop les pays celtes, j'aime trop la cornemuse qui me déchire le coeur et me remplie de force, j'aime trop la flûte et son écho...RAH JTE DETESTE XD]

Yukie reste là, à regarder la mer. Le clapotis des vagues, douce mélodie à ces oreilles.
L'horizon est bien loin.
Pourtant, lorsqu'elle tend le bras, cela ne parait pas si éloigné. Ses doigts, si seulement étaient un peu plus longs, pourraient éffleurer l'horizon.
Elle aimerait bien capturer l'ouest entre ses doigts, retenir le soleil dans sa paume, cet astre qui ne semble alors pas plus grand qu'une bille d'enfant.
Depuis cette étrange nuit d'orage, elle a la sensation que tout est iréel.
Que le temps s'écoule sans elle, parfois.
Et en cet instant, c'est ce qu'elle ressent.
Le soleil se couche pour le reste du monde, mais pour elle, non, il reste suspendu au dessus de la mer rougeoyante, dans un éclat d'un orange stupéfiant.

C'est à peine si elle entends le chant qui s'élève dans les airs.
Le son si pur et merveilleux des instruments.
Pour elle, c'est le chant des sirènes.
Elle est comme ça, depuis cette nuit là.
Elle ne porte pas attention à ce qui l'entoure.
C'est un fantôme pâle et diaphane, qui flotte dans les airs.
Elle est ailleur, surtout pas sur cette plage, surtout pas sur terre.
Pas dans ce monde ci.
Elle est dans un monde passé qui ne reviendra plus.
Elle se souviens de cette fête, ou le lion avait attrapé la salade pour bénir le magasin.
C'était une fête, tout en tambour et en pétard.
Rouge, chatoyante.
C'était la Chine.
Elle se souvient qu'après...
Qu'après les rues débordantes de monde au visage fermé...
Il y avait ces pièces éclairées, à la décoration sobre et zen.
Elle se souvient de sa mère dans son cerceuil de fleurs...
De ce même cercueil qui partait en cendre.
Après tant d'animation, tant de tristesse, un grand calme...
[c'est déprimant, mais fallait pas me mettre une musique comme ça XD]

Elle revient, peu à peu au monde réel.
Elle commence à comprendre que la musique n'est pas le fruit de son immagination.
Elle se retourne, écartant ses mèches qui ont une fâcheuse tendance à suivre le sens du vent pour venir se placer devant ses yeux.
Des grands yeux noisettes, ardents, toujours bouillonants d'émotion.
La silhouette sur le sable, qui jouait... c'était... une fille ?
Non un garçon androgyne...
Yukie reçoit alors un petit coup au coeur.
C'est lui ?
C'est vraiment lui ?



*Non...*

Elle essaye de se convaincre, mais c'est peine perdue, de toutes manières.
A quoi bon se mentir ?
Ce visage d'ange, aux traits de fille, ces doigts fins qui cette fois ci joue d'un véritable instrument...
Elle fait quelque pas, légère sur le sable blanc.
...Il dort ?
Alors il ne vaut mieux pas le réveiller...
Est ce qu'elle doit partir ?
Elle hésite, et reste là, les bras ballants, en suspens, à quelques pas de cet inconnu qui dort.

- ––––•(-• Maintenant, il court. il se met toujours immanquablement par courir. Aucune sensation, il ne fait ni chaud ni froid. C'est définitivement étrange, comme endroit. Autour de lui, tout est blanc comme neige. Il ne distingue rien, rien que du blanc. Il sait qu'il est dans une pièce. Comment ? Allez savoir, il le sait, c'est tout. Aucun mur, pas de plafond, il n'aperçoit même pas de plancher. Il semble vraiment marcher dans le vide, ou plutôt courir. Toujours rien, rien que l'écho de ses pas, et personne en vue. Il a l'impression de courir pendant des jours, des semaines, des mois, mais aucune fatigue ne vient ralentir sa course éperdue. Puis, au bout d'une durée indéterminable, il s'arrête. devant lui, une fille se tient debout. Elle le regarde, et lui aussi. Il s'avance, s'arrête à nouveau, s'approche encore un peu plus. Il n'à plus qu'à tendre la main pour la toucher. Elle lui parle.

" - Alors, toi aussi ? ...

Il tend la main pour caresser son visage, effleurer ses cheveux bruns assez courts, suivre la courbe de son cou et la ligne de ses épaules. Mais elle se dérobe sous ses doigts, semble disparaître, partir en fumée. Il essaie de crier, hurle pour de bon, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Non, ça recommence... Non, il ne veut plus... Ses poumons retrouvent leurs facultés, il hurle :

" - YUKIIIIIIIIIIE !!!!!!!

Les larmes lui viennent, il n'en peut plus, sa voix se brise, il retombe sur un sol invisible, reste là, prostré. Autour de lui, la clarté du blanc est de plus en plus forte, devient insoutenable. •-)•---- -

" - YUKIIIIIIIIIE !!!!!!!!

Il s'est redressé d'un seul coup, un cri désespéré et douloureux brisant le silence de la nuit qui commence. Il est en nage, son torse nu humide de sueur. Sa poitrine se soulève et s'abaisse au rythme de son souffle saccadé, pour ne pas dire haletant. Il n'en a rien à faire, seul persiste un grand sentiment de vide, en haut à gauche de sa poitrine. Alors, elle s'appelle Yukie...

Yukie...

Ca ne veut pas dire "neige", en chinois ? Si, il lui semble bien. Comment connaît-il son nom ? Il ne le sait pas lui-même, à vrai-dire. Il a même l'impression étrange de l'avoir toujours su...

" - Yukie...

Sa voix se brise, il a envie de hurler sa douleur et son amertume, vociférer sa solitude et son abandon, crier son désespoir et sa souffrance. Mais rien ne franchit ses lèvres. Dans sa tête, ces cinq petites lettres tournent sans s'arrêter, obstruant toute pensée autre.
Yukie...
Dark se relève, flanche, bute contre la cornemuse et s'affale dans le sable, sans bruits. Son poing se serre, n'étreint rien d'autre que du sable. Il sent ses yeux le piquer, il va pleurer. Il redresse la tête, quelqu'un se tient debout devant lui. Un onde électrique lui parcourt les membres, il se retrouve debout en un dixième de seconde, court pour franchir les quelques mètres qui le sépare d'elle, s'arrête juste devant elle, à quelques centimètres. Il tend la main, effleure les lèvres de la jeune fille fugitivement, la retire aussitôt. Non, elle est bien réelle. Il sourit d'un air radieux.
Et alors, il se met à pleurer, à moitié de bonheur, à moitié de soulagement.

" - Yukie... J... J'ai eu s... si peur que tu... que... ce ne soit qu'un rêve...

Les quelques larmes qui ont jailli de ses yeux roulent sur ses joues pâles, il serre Yukie contre lui, enfouit son visage dans le creux de son épaule, embrasse la peau pâle de son cou, remonte jusqu'à ses lèvres, lui chuchote à l'oreille ces trois petits mots si insignifiants et qui lui paraissent pourtant impossibles à prononcer en ce moment.

[Bon, réponds vite s't'uhplaît, parce que je vais pas tarder... ^^]

[hrp: avec plaisir ! XD ah mais yukie, c'est du japonais,et Xue hua c'est du chinois XD]

Yukie sursaute.
Plongée dans ses pensées, dans ses doutes et ses questions, sa conscience profondément enfouie sur elle même, elle avait presque oublié pourquoi elle était là.
Pourquoi elle se tenait là.
Elle sursaute, donc.
Yukie.
Non, c'est une coïncidence.
Elle a des problèmes d'audition. Ou alors, elle interprêté à sa guise le mot qui a franchie ses lèvres.
Il ne peut pas savoir son prénom.
Non, elle ne lui a jamais dit.
Il ne peut pas...
Pourtant...
Elle reste là, les bras ballant, le coeur qui bat trop vite et la tête vide.
Elle le regarde.
Elle ne peut détourner ses yeux de ce magnifique visage aux traits si fins.
A la lumière du jour, il est plus beau.
Il se lève, trébuche, claudique, arrive près d'elle.
Elle ne bouge toujours pas.
Pourtant, quelque chose en elle la pousse à franchir les derniers centimètres qui la sépare de lui.
Il effleure son visage, elle frissone.
Alors, pour une fois, sans surprise, comme si c'était un geste naturel, elle l'entoure de ses bras.
Elle aime l'avoir contre lui, sentir son odeur, être contre la chaleur qui se dégage de ce corps maigre.
Elle sourit.
Il chuchote quelque chose, mais elle ne l'entends pas.

_Non...Je suis bien là...mais...dis moi ton nom...
*avant que tu ne disparaisse*

Elle le serre un peu plus contre elle. Peu importe comment il connait son prénom, ce qui importe, c'est qu'il soit là.
C'est le sentiment intense, chaud, mélangé à un peu de peur, la peur qu'il s'en aille encore, qui importe...