[Désolée pour le retard, cela faisait longtemps que je n'étais pas revenue sur le forum...]
Aven marchait tranquillement dans le stationnement souterrain. Il écoutait avec apathie le bruit de ses souliers crissant sur l'asphalte, les petites pierres roulant sous ses pieds, et chacune de ses respirations semblant se répercuter en écho dans l'environnement qui l'entourait, ainsi que dans sa tête. Il s'arrêta un instant. Le silence... La tranquillité... Bordel, ce que ça faisait du bien! Enfin un endroit où tous ces jeunes écervelés ne semblaient pas être. Tous ces élèves qui l'harrassaient, qui se donnaient le mot pour être partout où il voulait aller pour avoir la Sainte Paix. Enfin un endroit où il pourrait lire et répondre à la lettre de Hare.
Il l'avait déjà lue une fois. Il avait été presque furieux. Il lui parlait de son arrivée dans un nouveau pensionnat au nom stupide, quelque chose comme « Pensionnat Koala » s'il se souvenait bien. Quel nom ridicule. Mais il lui parlait aussi de ses problèmes de coeur. Il était de nouveau amoureux. Amoureux d'un idiot qui l'avait déjà laissé auparavant. Qui l'avait trompé. Aven devait lui dire ce qu'il avait sur le coeur, il devait lui dire de cesser d'être aussi naïf - enfin, il devait continuer un peu encore, car c'était bien sa manière d'être à présent qui rendait Aven fou amoureux de lui - et de cesser de pardonner aussi facilement: ne retourne pas à lui, Hare, mon amour, il ne te mérite pas!
Mais comment dire tout ça sans avouer tout ce qu'il ressentait à son égard? Il ne voulait briser aucun lien avec son meilleur ami de toujours...
Et alors qu'il pensait à tout ça, il s'était remis à marcher, caressant inconsciemment la lettre de Hare, froissée au fond de la poche de sa veste noire. Ses yeux d'un bleu plus que profond et sans émotion regardaient sans voir où il allait. Il n'entendait plus rien que ses propres pensées. Alors qu'il marchait ainsi, son pied heurta quelque chose qui fit un bruit. On aurait dit un petit caniche se faisant écraser par un pneu de voiture. Il s'arrêta, bien entendu, et, intrigué, il redonna un coup de pied dans la masse étrange reposant au sol. Le même bruit résonna en écho dans le Parking, cette fois un peu plus enragé. Le jeune homme aux cheveux violets baissa le regard pour voir qu'il venait de donner un coup de pied dans...
Quelqu'un.
Bordel, pas encore un de ces élèves imbéciles. Lui qui croyait pouvoir être seul un moment.
Mais qu'est-ce que faisait ce ridicule personnage assis au beau milieu d'une place de Parking? Il se cogna le front du creux de la main, exaspéré.
« T'sais, ducon, tu vas te faire faucher si tu restes là. »